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Quand la Seine innondera Paris

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La question n’est pas « si » mais « quand » : la crue centennale de la Seine aura bien lieu. Car le célèbre fleuve parisien, plus connu pour ses ballades romantiques que pour ses scénarios catastrophes, a connu une soixantaine de crues exceptionnelles depuis le 6ème siècle. Dont la dernière d’importance, en 1955, débordant de plus de 7 mètres. La plus impressionnante demeure celle de 1910 (photo) durant laquelle les eaux sont montées jusqu’à 8,62 mètres, inondant une grande partie de Paris. Selon les experts, la prochaine crue pourrait même dépasser ce niveau, paralysant le cœur de la France, touchant plus de 800 000 personnes, provoquant un coup d’arrêt des transports, submergeant le métro, le réseau électrique, le chauffage, les arrivées d’eau, le téléphone, impactant le bon fonctionement des institutions françaises…

 

A cela, les armées s’y préparent et le plan « Neptune » est la réponse militaire au plan ORSEC. Prévu par le Livre Blanc de 2008, l’objectif de ce plan prévoit le recours à une force interarmées de 10 000 soldats pour venir au secours de la capitale, sauver sa population et assurer le bon fonctionement de l’État. Une force placée sous le commandement du chef d’état-major des armées (CEMA) ainsi que sous le contrôle opérationnel de l’officier général de la zone de défense et de sécurité de Paris (OGZDSP).

L’exercice annuel « Alma », qui s’est tenu sur quelques jours la semaine dernière, visait à simuler la montée en puissance de ce plan « Neptune ». Et le constat est là : faire venir et soutenir une force 10 000 soldats sur la zone Ile de France (IdF) n’est pas chose aisée !

Première difficulté, il n’y a plus aucune force opérationnelle sur la zone IdF, devenue un « désert militaire ». La dernière unité, le 5ème Régiment du Génie, qui a vu le jour à Versailles en 1889, a été dissous en 2010. Conséquences, en cas de déclenchement du plan « Neptune », la force de 10 000 soldats doit donc être intégralement transportée de différents endroits de la France sur Paris.

Deuxième difficulté : les infrastructures pour accueillir cette forces. On le sait, depuis la réforme du gouvernement précédent, les armées se sont séparées de nombreuses emprises : la caserne de Reuilly (12ème arrondissement) a été remise à la Mairie de Paris cet été. Même chose pour celle de Lourcine (13ème) qui hébergeait la Direction des ressources humaines de l’armée de terre (DRHAT), cédée l’année dernière au ministère de l’éducation. Enfin le fort de Romainville aux Lilas, ou la caserne de Vaujours (93) sont eux aussi en vente…

Par ailleurs, il faudra des personnels pour faire venir et soutenir cette force (circulation, accueil, organisation…). Problème, les GSBdD (groupement de soutien de base de défense), déjà peu nombreux, sont constitués pour moitié d’effectifs civils, auxquels on peut difficilement imposer les contraintes militaires d’être disponible H24…

Exercice d’État-major, « Alma 2012 » a pu mettre en exergue ces difficultés. Pas insurmontable, une activation du plan Neptune demeure cependant très compliquée et les armées doivent faire preuve d’inventivité, d’organisation et de débrouillardise… D’où l’intérêt de s’y préparer ! L’exercice « Alma » est donc reconduit chaque année à cet effet, et doit à l’horizon 2014-15 devenir un exercice « terrain » qui verra l’arrivée en réel d’une partie de cette force de 10 000 militaires.

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