Pour les neuf premiers mois de 2011, les IED seraient responsables de la mort de 900 personnes, dont 50% de civils. Pour les seuls soldats de l’ISAF, les pièges explosifs représentent 60% des pertes en opération.
La Task Force Paladin, spécifiquement créée pour lutter contre cette menace, disposait jusqu’à présent de cinq laboratoires spécialisés dans l’étude des IED. Opérationnel depuis la mi-août, celui mis en place sur le camp de Warehouse, à proximité de Kaboul, est à présent le sixième. Son financement (1M€ pour l’installation) provient de l’agence européenne de défense et la France en est la nation cadre.
Le laboratoire de Warehouse emploie une quinzaine de militaires de plusieurs nationalités. Parmi ses missions figurent l’analyse chimique et biochimique des explosifs et l’expertise des composants électroniques. En remontant à la source des matériels utilisés pour la fabrication des IED, l’ISAF cherche à terme à en désorganiser les chaines de fabrication. Au premier rang des matériels saisis sur les pièges désamorcés figurent les téléphones portables. Cartes SIM et éventuellement disques durs sont analysés avec du matériel fournit par l’armée suédoise. Trois gendarmes européens, dont un français, s’occupent de la partie biométrique et recherchent empreintes digitales et traces d’ADN.
Toutes les données recueillies sont mises en commun au sein de la TF Paladin qui a son quartier général sur la base américaine de Bagram. La diffusion de l’information doit ensuite permettre de mieux comprendre les modes opératoires des insurgés, notamment en anticipant la diffusion des modes d’action de province à province. On remarque notamment au sein de l’ISAF le récent accroissement des attaques à l’aide de véhicules piégés, alias VBIED (Vehicle Born IED).