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414 millions d'euros pour la force conjointe du G5S

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Vendredi 23 février, une conférence internationale s’est déroulée à Bruxelles pour lever des fonds nécessaires à la force anti-djihadiste africaine issue du G5 Sahel et opérant dans cette région avec un effectif prévu pour atteindre 5.000 hommes. Les participants ont pu convenir d’un financement de 414 millions d’euros, soit un peu moins que les 450 millions visés.
 

Le G5S apparaît comme le pendant politique et économique sahélien de l’opération militaire française Barkhane (Photo: ministère des Armées)

Le G5S apparaît comme le pendant politique et économique sahélien de l’opération militaire française Barkhane (Photo: ministère des Armées)


 
Les 414 millions obtenus ce vendredi 23 février à Bruxelles constituent un budget de lancement du « G5 Sahel », indépendant de celui nécessaire au fonctionnement annuel de cette force d’intervention, ce montant étant évalué à 75 millions d’euros. Avec un don annoncé de 100 millions de dollars, l’Arabie Saoudite s’annonçait comme le principal contributeur à ce budget. Cependant, comme (très) souvent lorsqu’il y a un enjeu humanitaire, l’Union européenne a doublé son annonce initiale pour porter sa contribution à 100 millions d’euros, soit 124 millions de dollars. Indépendamment de cette structure, les 27 Etats membres de l’UE ont promis un total de 76 millions d’euros, les Etats-Unis 60 millions de dollars, les Emirats Arabes Unis 30 millions de dollars, et les cinq Etats sahéliens 10 millions d’euros chacun.
 
« L’objectif est d’assurer un financement pérenne et cette question doit être prise en charge par le Conseil de sécurité des Nations-Unies”, a affirmé le président du Niger, Mahamadou Issoufou, qui assure actuellement la présidence tournante du G5 Sahel. “La lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée va coûter chaque année quelque 115 millions d’euros et on ne sait pas combien de temps ce combat va durer”, a encore souligné le président nigérien.
 
Le G5 Sahel ou « G5S » est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité, créé lors d’un sommet du 15 au 17 février 2014 par cinq États du Sahel : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Il s’est doté d’une convention signée le 19 décembre 2014 et le siège de son secrétariat permanent est établi en Mauritanie. Le poste de secrétaire permanent est confié au Niger.
 
Le G5S s’inscrit dans une forte tradition d’intégration régionale en matière de développement économique et de lutte contre le terrorisme ; toutefois les membres du G5S sont, globalement, membres de trois organisations différentes pour chaque thématique : la Mauritanie avec le Maghreb, voire le monde arabe ; le Mali, le Burkina Faso et le Niger avec l’Afrique de l’Ouest, et le Tchad avec l’Afrique centrale.
 
Il se réunit à différents niveaux dont, pour le volet militaire, au niveau des chefs d’État-major des armées. Les forces africaines du G5 Sahel sont d’ailleurs placées sous un commandement conjoint impliquant les cinq pays du groupe. Depuis septembre 2017, le poste de commandement est installé à Sévaré, en banlieue de Mopti (Mali).
 
Ce cadre de coopération présente la particularité, au regard d’autres organisations, de lier étroitement développement économique et sécurité, les États étant « (…) persuadés de l’interdépendance des défis de la sécurité et du développement (…) » ; ensuite il implique des États du Sahel directement menacés par les différentes organisations djihadistes de la région : AQMI, MUJAO, Al Mourabitoune et Boko Haram.
 
Le G5S apparaît comme le pendant politique et économique sahélien de l’opération militaire française Barkhane. Il contribue à améliorer la coordination des activités de sécurité et de défense des États du G5 Sahel au niveau régional. Ainsi, selon le ministère français des Armées, « L’opération Barkhane regroupe 3.000 militaires dont la mission, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, consiste à lutter contre les groupes armés terroristes dans la bande sahélo-saharienne ». Le président du Niger Mahamadou Issoufou estime qu’« il serait préférable de placer notre force conjointe du G5 Sahel sous le chapitre VII de la Charte de l’ONU, qui autorise le recours à la force. Mais les États-Unis n’y sont pas favorables ». La réticence du président Trump à toute action de l’ONU impliquant un financement américain est connue…
 
Le 1er novembre 2017, le G5 Sahel lançait sa première opération militaire, baptisée Hawbi. 350 soldats burkinabés, 200 maliens, 200 nigériens et 180 français ont effectué une démonstration de force dans la région de N’Tillit. Elle s’est achevée le 11 novembre. Selon le général malien Didier Dacko, « Beaucoup de difficultés sont apparues, des difficultés de coordination, et des moyens de communication à parfaire encore, et des délais de mise en place à parfaire encore pour que les prochaines opérations soient mieux conduites ».

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