Jean Yves le Drian était ce matin l’invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFM TV. A l’issue d’un vaste tour d’horizon des points chauds du monde, qui nous laissa croire que le journaliste avait face à lui le ministre des Affaires Etrangères, le « Livre blanc » et le problème des soldes impayées furent évoqués dans les dernières secondes de l’émission Pour ceux qui faisaient leur footing entre 8h30 et 9h, voici la substantifique moelle des échanges entendus ce matin :
Sur le Mali, Jean-Yves Le Drian rappelle que l’armée malienne est « assez faible et peu structurée ». L’Union européenne a donc décidé l’envoi d’une mission de formation de l’armée malienne de 350 à 400 militaires, avec la France comme nation cadre. Pour la Syrie, Jean-Yves le Drian a été très affirmatif : Damas possède des armes chimiques et les Occidentaux savent où elles sont stockées. Elles sont sous la garde de l’armée syrienne. Il n’est pour l’heure pas question d’intervenir, mais toute utilisation de ces armes signifierait le franchissement d’une « ligne rouge ». Quant au Charles de Gaulle qui évoluerait en Méditerranée orientale, il « vit sa vie » explique le ministre.
– Comme l’USS Eisenhower également présent dans la région ? lui demande Jean-Jacques Bourdin.
– C’est possible. Il est souhaitable que nous soyons précautionneux. Il (le Charles de Gaulle) est en exercice…
La question d’une intervention préventive n’est pas posée aujourd’hui répète le ministre.
En Afghanistan, la mission française touche à sa fin. Il ne restera à la fin du premier trimestre 2013 que 500 militaires français dans le pays, notamment pour faire tourner l’aéroport de Kaboul, l’hôpital militaire qui y est implanté et la mission Epidote. La question d’un appel national est évoquée par Jean-Jacques Bourdin. Quelle forme pourrait prendre cet appel ?
– Le président de la république recevra les représentants des unités qui ont combattu et il s’exprimera à ce moment là répond le ministre. Il s’agira peut-être d’une forme de commémoration.
Sur la question des traumatismes psychologiques, qui toucheraient 7% des troupes combattantes, un guichet unique avec un numéro de téléphone sera ouvert début 2013. Jean-Yves le Drian a ensuite précisé que certains afghans qui avaient travaillé avec l’armée française seraient dédommagés pour la fin de leur contrat. Les familles seront accompagnées et pour certains, pouvant être en danger dans leur pays, une « intégration » en France sera possible. Il s’agit selon le ministre de quelques dizaines de personnes tout au plus.
Les cinq dernières minutes de l’émission ont été consacrées à la question des soldes. « J’ai trouvé une situation invraisemblable à mon arrivée au ministère a rappelé Jean-Yves Le Drian. C’est un désastre, avec des dérèglements considérables. Et ce n’était pas qu’un problème de logiciel… »
Le ministre a enfin précisé que « tout sera réglé avant Noël » ajoutant que dans cette affaire, « les militaires sont d’une dignité considérable »
Le dernier mot fut pour le livre blanc, qui sera publié fin février. Une brigade en moins, une armée de Terre de moins de cent mille hommes ? demanda Jean-Jacques Bourdin. « C’est de l’élucubration » a répondu le ministre.