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Vers une armée de civils ?

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La pilule est dure à avaler. Et c’est un sentiment d’incompréhension qui gagne les militaires français: erreurs inadmissibles du logiciel de paiement des soldes Louvois, une restructuration des bases de défense qui montre de sérieux dysfonctionnements, une déflations massives des effectifs… Mais un autre aspect de la réforme ne passe pas, sans doute moins visible mais pourtant générateur de vives tensions, voir de découragement : les civils prennent l’ascendant au sein du ministère sur les militaires. Et ça c’est une première !

Car la réforme met en place tout d’abord une réduction des prérogatives des militaires. Au premier rang desquelles le chef d’état-major des armées (CEMA) qui s’efface au profit du ministre et de ses grands adjoints civils, à savoir le secrétaire général pour l’administration (SGA, patron des finances et des ressources humaines) et le délégué général pour l’armement (DGA) pour le volet équipement.

Cette perte de pouvoir des militaires s’accompagne ensuite d’un rééquilibrage des effectifs au profit du personnel civil, précisément organisé par la LPM. Aux termes de la réforme, vers 2019, les effectifs civils atteindront 67 000 personnels, soit plus que le nombre de combattants que la France sera capable d’aligner (66 000) !

Et pour certains syndicats des personnels civils de la Défense il faudrait en faire encore plus ! C’est, sûr de lui, qu’Henri-Philippe Bailly de la Fédération CGC-Défense et UNSA Défense, lors de son audition au Sénat le 17 septembre dernier, affirme qu’« il est absolument nécessaire que le projet de LPM chiffre et planifie le rééquilibrage entre personnels militaires et personnels civils. Nos organisations estiment l’équilibre à 120 00 militaires et 120 000 civils » ! L’idée provoque un sourire amère… Reste à espérer que jamais la France ne soit confrontée à une crise majeure, à l’extérieur ou à l’intérieur de son territoire. Pour mémoire, la catastrophe de Fukushima avait mobilisé au bas mot 100 000 soldats.

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