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VBCI : Les enjeux d'une version lourde

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Crédits: DGA/ Ministère de la Défense

Crédits: DGA/ Ministère de la Défense


Le 24 septembre, la DGA (Direction Générale de l’Armement) a qualifié une version plus lourde du Véhicule Blindé de Combat d’Infanterie (VBCI) de l’armée de terre. Bien que peu, voire pas visible de l’extérieur, le VBCI passe de 29 à 32 tonnes. La partie mobilité du véhicule a donc été revue, à savoir train de roulement et transmission ainsi que les roues et la pneumatique. La partie GMP (Groupe Motopropulseur) est identique et avec 10% de masse supplémentaire, les performances sont à peine dégradées. Cette évolution fait suite à la demande de l’armée de terre. La DGA, pour qualifier ce VBCI de 32 tonnes, a réalisé ses essais sur divers pistes d’essais (Biscarosse, Coëtquidan, Canjuers et Fontevraud), malmenant le blindé sur pas moins de 25 000 km dont 15 000 d’endurance pour 13 000 heures de travail et d’essais.
 
L’enjeu pour l’armée de terre
Il est opérationnel : disposer d’un VBCI mieux protégé, sur-blindé, avec des kits de protection additionnels contre des menaces balistiques, anti-RPG (lance roquettes antichar), mines et IED (pièges explosifs improvisés). Le besoin est donc d’avoir un véhicule qui affiche une réserve de charge utile pour pouvoir être « chargé » et adapté aux besoins du théâtre avec des kits de mission. Cette nécessité est apparue suite aux différents engagements du blindé français: Liban, Mali, Afghanistan et aujourd’hui RCA (relire l’article de FOB ici). Il s’agit également pour l’armée de terre de pouvoir se garder une marge d’évolution pour intégrer de futurs systèmes (senseurs, capteurs, armements…).
95 VBCI sont concernés et seront portés à 32 tonnes, le premier sera livré aux forces dans quelques mois, début 2015. Ces 95 véhicules en version 32 tonnes ne sont pas une commande supplémentaire mais un retrofit d’une partie de la flotte existante. Pour mémoire, l’armée de terre disposera à terme de 630 VBCI, dont le dernier sera livré début de l’année prochaine. Ce parc de  32 tonnes sera le parc opex, celui mobilisable et projetable pour les opérations extérieures. Et même à 32 tonnes, le VBCI demeure aéro-transportable par A400M, son encombrement n’étant pas modifié.
 
L’enjeu export
Pour l’industriel, l’enjeu de cette version lourde n’est pas anodin, le VBCI sera mieux adapté aux potentiels clients export. Grâce à cette réserve de charge, le VBCI pourra aisément recevoir un armement différent et plus lourd. Avec 10% de masse supplémentaire, le VBCI pourra beaucoup plus facilement recevoir une tourelle de 100mm, comme celle du BMP, un besoin exprimé par les Émirats Arabes Unis, ou même une surprotection ainsi qu’une tourelle de 40 mm ce que pourraient souhaiter les britanniques…
 
Un enjeu industriel
Pour l’industriel Nexter, le contrat, même s’il apparaît mineur, permettra à la chaine VBCI de tourner a minima, ce, pendant 2 années. Car le dernier VBCI français sortira de la chaine de Roannes début 2015. Et, tandis qu’une commande export tarde à venir, Nexter, grâce à ce contrat de retrofit, gagne un temps précieux. Les pièces concernées par ce programme de retrofit sont fabriquées à Limoges chez Renault Trucks Defense (RTD), en charge de la partie mobilité du véhicule, mais sont assemblées chez Nexter, à Roannes. Les compétences pourront donc être sauvegardées a minima, dans l’attente d’une commande export.

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