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Une première mouture d’unité robotique de combat attendue à l’été 2026

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Brique après brique, l’armée de Terre progresse dans la construction d’une première unité robotique de combat. La première mouture de cette URC autonome doit voir le jour dès l’an prochain dans le cadre du projet Pendragon, porté par le Commandement du combat futur (CCF) et l’Agence ministérielle pour l’IA de défense (AMIAD).

« L’objectif, c’est de présenter quelque chose à l’été 2026 », nous expliquait l’un des industriels engagés dans Pendragon lors des Journées nationales de l’infanterie organisées cette semaine à Draguignan (Var). L’idée derrière Pendragon ? La mise sur pied d’une première URC composée d’une dizaine de plateformes terrestres et aériennes. Leur mission initiale ? La prise d’une position ennemie, écho direct à l’un des scénarios imposés lors des deux derniers challenges « Collaboration Homme-Machine » (CoHoMa) organisés par le Battle Lab Terre (BLT), catalyseur d’innovation de la Section technique de l’armée de Terre (STAT). 

Dans sa version initiale, la future URC reposerait visiblement sur un robot lourd et cinq robots Aurochs 2 accompagnés de drones Tundra 2 de Hexadrone et Anafi de Parrot. Pas encore de munition téléopérée donc, mais le modèle n’est en rien figé. Qu’importe les platefomes utilisées, la composition de l’URC entend par contre respecter un ratio bien précis, à savoir 40% de plateformes consommables, 40% de plateformes sacrifiables si la mission l’exige et 20% de plateformes spécialisées « haut du spectre » dotées de capteurs plus performants et d’une puissance de feu accrue. 

« La robotisation est en train d’exploser. La question c’est de savoir comment on commande ce robot de sorte à ne pas prendre trop de temps et d’énergie au soldat, comment des robots peuvent interagir entre eux, comment à la fin on peut leur donner une mission qu’ils vont remplir ensemble », résumait le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT) le mois dernier lors d’une conférence de presse de rentrée.

Le choix de la plateforme n’importe donc pas tant que l’enjeu du développement et du cadrage de l’autonomie pour donner au combattant un ailier fiable et polyvalent plutôt qu’un poids supplémentaire. C’est là l’enjeu de Pendragon, qui mise sur des briques d’intelligence artificielle pour progresser sur des solutions de commandement et de contrôle (C2), de planification de mission, ou encore de détection et d’identification de cible. Le tout afin d’obtenir une meilleure coordination et une plus grande autonomie pour « descendre » en dessous d’un opérateur par plateforme et diminuer la charge qui lui incombera. Une fois mûres, « ces unités robotiques autonomes seront en capacité d’être engagées en opération pour mener des missions tactiques au profit des forces », notait le directeur de la STAT, le général Olivier Coquet.

L’Aurochs 2, robot co-développé avec la STAT et intégré à la première URC visée par Pendragon

Si le robot lourd n’est pas encore connu car en cours de contractualisation, l’Aurochs 2 est depuis longtemps dans les mains de l’armée de Terre. Co-développé avec l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis (ISL), l’Aurochs 2 devait répondre à un besoin exprimé dès 2021 par le BLT. Quatre ans plus tard, il agrège plusieurs technologies acquises auprès de la filière industrielle ou prêtées par celle-ci pour devenir un authentique robot d’infanterie. Entièrement électrique et tractable par un Griffon ou un Serval, l’Aurochs 2 est opéré par un pilote et un tireur en charge du tourelleau FN DEFNDER Medium. Similaire à celui installé sur le char Leclerc rénové, il peut être téléopéré jusqu’à 1200 m. 

L’Aurochs 2 dispose également de deux fonctions autonomes, l’une peu équivoque de « retour sur trace » et l’autre consistant à précéder son pilote en suivant ses mouvements. Il peut également être dirigé à partir d’une télécommande intégrée sur le garde-main du fusil HK 416F pour permettre au pilote de diriger l’Aurochs 2 tout en conservant l’usage de son arme. L’armée de Terre prévoit d’en acquérir 10 exemplaires auprès d’un industriel français, annonçait il y a peu la STAT. De quoi contribuer à Pendragon tout en alimentant également le programme à effet majeur « robotique terrestre » conduit au profit de l’armée de Terre. Celui-ci devrait livrer ses premiers ses premiers équipements vers 2028, dans la foulée de Pendragon. Celui-ci pourrait par ailleurs évoluer vers des plateformes encore plus lourdes dans un second temps. La filière française n’en proposant pas, les regards pourraient dès lors se tourner vers l’un des rares systèmes matures disponibles sur le marché : le Type-X de l’estonien Milrem.

Pendragon s’inscrit dans un agenda robotique qui se densifie. D’autres initiatives sont conduites en parallèle avec lesquelles des points de rendez-vous ne sont pas exclus. C’est le cas de DROIDE, par exemple. Désormais bien lancé, ce projet de technologie de défense (PTD) confié à KNDS France et Safran se concentre sur deux problématiques. D’une part, l’autonomie de mobilité pour, ici aussi, diminuer la charge pesant sur l’opérateur. Et, d’autre part, un domaine de délégation visant notamment à confier le contrôle du tir au robot dans un cadre spatio-temporel déterminé et selon des règles d’engagement drastiques. 

Si DROIDE se concentre pour l’instant sur le robot CENTURIO X20, il amène d’autres axes d’effort de moindre envergure mais contribuant à élargir le champ et à embarquer d’autres acteurs de la filière. L’appel aux bonnes idées est lancé pour, in fine, intégrer des solutions crédibles et représentatives de l’état de l’art dans ce domaine. Après trois années de montée en puissance, DROIDE basculera durant quatre ans dans une phase d’améliorations en boucles courtes adossée à un PEM. 

Crédits image : Section technique de l’armée de Terre

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