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Une nouvelle grenade défensive pour les Armées

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Aussi « discrète » qu’indispensable au combattant, la grenade à main revient aujourd’hui sous les projecteurs de la Direction générale de l’armement (DGA). Dans un avis publié le 30 mai, la DGA a annoncé l’ouverture d’un marché pour le développement et l’acquisition d’une nouvelle « grenade à main défensive à dispositif d’amorçage sans goupille ».
 

Image d'illustration (Crédit photo: U.S. Air Force/Sgt. Jeremy T. Lock)

Image d’illustration (Crédit photo: U.S. Air Force/Sgt. Jeremy T. Lock)


 
Le contrat initial concerne une prestation « de développement, de qualification et de fourniture » de 100 000 grenades défensives, 5000 grenades d’entraînement et 2000 grenades inertes de manipulation. Rien de moins. Et la DGA voit même plus large que ces chiffres forfaitaires et prévoit d’ores et déjà des bons de commande pour l’acquisition de 250 000 unités supplémentaires, précise l’avis de marché. Inutile de dire qu’avec de pareilles quantités, les livraisons dépasseront le seul cadre de la force terrestre.
 
La durée totale du programme est estimée à 11 ans et quatre mois, à compter de la date d’attribution du marché. La date limite de soumission des candidatures est quant à elle fixée au 13 juillet prochain.
 
Selon le document, le candidat devra impérativement assurer la conception, la qualification et l’assemblage d’une munition, mais également prouver sa maîtrise d’un « retard de dispositif d’armement, (…) d’une charge anti personnel ». Détail important : la future grenade sera donc dépourvue de goupille de sécurité. Cette dernière, destinée immobiliser le levier de déclenchement lors du transport, est trop souvent enlevée par inadvertance, provoquant l’explosion accidentelle de la charge. Priorité donc à un système « dérisqué » avec l’adoption d’un nouveau mécanisme de bouchon allumeur. Fini donc les éléments susceptibles de s’accrocher à n’importe quelle sangle et, surtout, plus de cliquetis caractéristique nuisant à la discrétion.
 
Ouvert aux pays européens, ce contrat nécessitera un savoir-faire actuellement bien maîtrisé par certains industriels de la BITD française, à l’image – forcément – de Titanobel, mais également d’Alsetex. S’il revient à un acteur français, la France rejoindrait les États-Unis dans leur effort de concevoir la grenade « 3.0 ». Depuis 2011, les ingénieurs de Picatinny Arsenal, laboratoire de recherche inféodé à l’US Army, œuvre en effet au développement de la grenade « Enhanced Tactical Multi-Purpose (ET-MP), une « grenade polyvalente » destinée à remplacer la M67 entrée en service en 1968.
 
Cette future grenade viendrait potentiellement remplacer les modèles réglementaires F1 et F1A, en dotation dans l’armée française sous la dénomination LU213. Produite au début des années 2000 par Titanite, devenu Titanobel en 2008 suite au rapprochement avec Nobel Explosifs France, la LU213 est composée d’un corps ovoïde en plastique renfermant 90 g d’explosif. Elle reprenait alors le concept de la grenade à fragmentation à périmètre limité, avec un rayon mortel de 10 m. Quid, par contre, de l’avenir de la grenade offensive LU216, également de modèle F1 ? Exclue de l’appel à candidatures, pourrait-elle disparaître et, à terme, céder son rôle au lance grenade de 40 mm HK269F ou à la grenade à fusil du HK416F standard ?
 
Alors oui, ce contrat peut nous paraître anodin malgré l’envergure des chiffres avancés. À son échelle, il contribue néanmoins pleinement au processus de modernisation de l’armement du fantassin, auquel on peut rattacher le système FÉLIN, le HK416F ou encore, le futur mortier de 60 mm (dont nous vous parlions ici).

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