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Un premier pas de la Suisse vers la PESCO

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Dans un rare écart à sa sacro-sainte neutralité, la Suisse a acté la semaine dernière sa participation à deux projets européens conduits dans le cadre de la Coopération structurée permanente (CSP/PESCO) : « Military Mobility » et « Cyber Ranges Federation ». Elle y retrouvera notamment la France.

Avalisé le 21 août par le Conseil fédéral, ce rattachement à la PESCO permet « d’élargir les possibilités de coopération internationale entre forces armées, renforçant ainsi la capacité de défense nationale de la Suisse » tout en restant « en accord avec les obligations de la Suisse en lien avec la neutralité », précise le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS). L’intégration doit maintenant être approuvée par les États membres de la PESCO et par le Conseil de l’Union européenne. 

Adopté dès 2018 dans la première vague de projets PESCO, « Military Mobility » entend simplifier et standardiser les procédures nationales relevant du transport militaire transfrontalier. « La simplification des processus bénéficiera aux engagements de la Suisse à l’étranger, notamment dans le cadre de l’instruction ou de la promotion militaire de la paix », relève le DDPS. Mais celui-ci rappelle également qu’une participation au projet « n’entraîne aucune obligation ni aucun automatisme » et que Genève conservera le droit « d’évaluer les demandes au cas par cas ». 

Parmi les plus fédérateurs avec 27 membres emmenés par les Pays-Bas, le projet de mobilité militaire est aussi l’un des mieux abondés par les fonds européens. Une ligne de 1,74 Md€ lui a été dédiée sur la période 2021-2023 au travers du programme Connecting Europe Facility for Transport, l’essentiel bénéficiant au domaine terrestre. Un instrument auquel se juxtapose l’appui financier apporté par le Fonds européen de la Défense. 

Quant à la « Cyber Range Federation », celle-ci vise à regrouper les environnements de simulation informatique nationaux afin de construire des espaces d’exercice plus complexes et plus réalistes tout en contribuant aux efforts de R&D conduits dans le domaine. Huit pays font aujourd’hui partie de ce projet initié en novembre 2021. Une fois officiellement intégrée, la Suisse y connectera son propre centre d’entraînement de manière ponctuelle. La démarche permettra de « diversifier l’environnement virtuel d’entraînement des spécialistes du domaine, contribuant ainsi à l’amélioration de la capacité de défense de la Suisse dans le domaine cyber ». 

Sept ans après son lancement, la PESCO sera l’objet en 2024 et 2025 d’une revue stratégique qui aura pour enjeu de réaligner l’instrument afin de mieux faire face aux évolutions du contexte géopolitique. De nouveaux objectifs seront établis pour la prochaine phase courant de 2026 à 2030. 

Crédits image : armée suisse

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