Le missile Mistral 3 présumé vainqueur au Danemark

Nouveau succès à l’export dans le viseur pour le missile Mistral 3 de MBDA, solution visiblement retenue par le Danemark pour armer une partie de sa flotte de véhicules blindés Piranha V. Une victoire qui devrait être officialisée d’ici la fin de l’année et derrière laquelle se cache une autre opportunité majeure. 

Le Mistral 3 l’aurait emporté auprès de l’armée danoise, nous confirme-t-on de source industrielle. Combiné à un ensemble de capteurs, il viendra étendre les capacités d’engagement du canon de 30 mm de la tourelle Skyranger 30. Conçue par Rheinmetall, celle-ci avait été sélectionnée en 2023 par la Défense danoise pour transformer une quinzaine de Piranha V en autant de plateformes mobiles de défense aérienne très courte portée (VSHORAD). Si cette tourelle est déjà « câblée » pour accueillir du Mistral, la configuration exacte n’est pas connue. L’an dernier, MBDA avait dévoilé une version dotée de quatre missiles prêts au tir.

Le Mistral 3 ne manquait pas d’arguments face aux quelques concurrents en lice. Les performances de sa dernière version, premièrement, qui le rendent plus efficace qu’un Stinger vieillissant et plus « léger ». Selon certains observateurs, ses capteurs auraient à plusieurs reprises atteint leurs limites face aux leurres des aéronefs russes. L’interopérabilité et des délais raccourcis, ensuite, car le Danemark rejoindra un club d’utilisateurs en croissance. Des pays qui bénéficieront des efforts entrepris par MBDA pour réduire de moitié le cycle de production du missile à compter de 2025.

La perspective d’économies d’échelle, enfin, via une éventuelle affiliation à l’effort d’acquisition conjointe engagé l’an dernier par la France, la Belgique, la Hongrie, Chypre et l’Estonie. Si le Danemark avait raté le coche au lancement de l’initiative, des négociations seraient en cours pour lui permettre de prendre le train en marche. Évalué à un millier de missiles à l’origine, le besoin combiné pourrait atteindre 1500 exemplaires avec l’arrivée de nouveaux participants. S’y ajoute la perspective d’un financement européen via le mécanisme EDIRPA, réduction de la facture nationale à la clef. 

Une fois son choix officialisé, le Danemark deviendra le troisième pays à retenir le Mistral pour ses tourelles Skyranger 30. L’Autriche avait ouvert la voie en février dernier. Quant au troisième, il devrait en théorie s’agir de l’armée hongroise, seule à cocher les cases Skyranger 30 et Mistral. L’Allemagne lui préfère quant à elle le missile IRIS T-SLM. En décembre dernier, la Hongrie notifiait Rheinmetall pour le développement d’une tourelle destinée à armer un pan de son futur parc de blindés Lynx KF41. Sans compter sa décision de pérenniser sa capacité Mistral en adhérant à l’achat groupé formalisé avant l’été. 

Derrière le Mistral, un sujet d’une toute autre envergure se profile à l’horizon. Après la très courte portée, le Danemark s’est maintenant engagé dans le renforcement des segments courte et longue portées de son bouclier anti-aérien. Une demande d’informations (RFI) a été émise dans ce sens au printemps. Clôturée mi-août, cette étape préliminaire n’aura pas manqué d’attirer les principaux industriels du secteur, à commencer par l’américain RTX et l’israélien Rafael. 

Du côté de MBDA, tant le système VL MICA que le CAMM et le SAMP/T – lui aussi remarqué pour ses performances dans le ciel ukrainien – seraient en lice en vue d’un futur appel d’offres. Pour l’instant focalisé sur le domaine terrestre, cet effort inscrit dans le temps long pourrait par la suite être élargi au domaine naval afin de communaliser les stocks.