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Les missions des forces spéciales françaises devraient être un peu allégées avec le Fardier, ce véhicule militaire tout-terrain, léger et aérolargable conçu pour transporter tous les « impedimenta » : sacs, réserves de nourriture et d’eau et autres munitions pesant jusqu’à 50kg par homme que chaque militaire doit aujourd’hui porter sur son dos. Le véhicule permettra essentiellement aux forces spéciales d’être parachutées plus loin de leur objectif qu’il n’est possible actuellement, pour le rejoindre en voiture plutôt qu’à pied et donc d’être moins fatiguées à l’arrivée. Le premier appel aux candidats intéressés par ce marché a été clôturé le 15 mars.
 
Les documents publics consultés par FOB indiquent que ces véhicules  devront avoir une charge utile entre 400 kg environ et 600 kg environ; ils auront une remorque aérolargable d’une charge utile entre 200 kg environ et 400 kg environ; ils seront équipés de divers systèmes de communication avec fourniture d’interfaces et munis d’équipements transverses (supports nourrices, phares Infra Rouge, supports de lampe à éclat, supports DAGR, Defence Advanced GPS Receiver, supports extincteurs, phares de recherche, …). L’industriel qui se verra attribuer le marché pour 300 Fardier et 200 remorques devra en outre développer et fournir l’outillage, les rechanges, la documentation et la formation du personnel ainsi que des prestations de soutien et de MCO (Maintien en Condition Opérationnelle) pendant 10 ans. Le véhicule devra être motorisé diesel.
 
Une fois le contrat attribué, le gagnant aura 13 ans pour livrer la totalité des véhicules, précisent les documents. Néanmoins, le général Charles Beaudoin, directeur de la section technique de l’armée de Terre, la STAT, souhaiterait les voir livrés avant 2020.
 
Un certain nombre de groupes industriels auraient soumis leur candidature, mais leur identité reste un secret bien gardé; nous nous sommes donc intéressés à ce que les autres pays proposent dans ce domaine afin d’esquisser une idée du future véhicule français et d’identifier les sociétés étrangères susceptibles de montrer un intérêt pour ce marché. Nous supposons que ces groupes industriels, lorsqu’ils impliquent, par exemple, une société étatsunienne, seront chacun menés par une société française.
 
D’après nos recherches, seuls les Etats-Unis semblent activement rechercher un véhicule aérolargable pour leurs forces spéciales. En juillet 2015, le commandement étatsunien des opérations spéciales achetait 2 000 véhicules tout-terrain légers tactiques, ou LTATV (nommé aujourd’hui « ground mobility vehicle » ou GMV), auprès de la société Polaris, dont 1 750 MRZR-4 et 300 MRZR-2 plus légers. Polaris aurait-il pu s’associer avec un industriel français ?
 

 

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Les six véhicules testés par la 82e division aéroportée de l’US Army


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Puis il y a ces six sociétés venues à Fort  Bragg, Caroline du Nord, l’été dernier,  pour démontrer l’utilisation de leurs « GMV » auprès de la  82e division aéroportée de l’US Army.  Outre Polaris, qui exposait le DAGOR, s’y sont retrouvés Boeing, avec son MSI  Defense Phantom Badger, Vyper Adamas  et le V3X  (mais qui entend proposer la  variante V4X pour le programme GMV),  Lockheed Martin avec son High Versatility  Tactical Vehicle, le Commando Jeep de  Hendrick Dynamics et enfin le Flyer 72  de General Dynamics.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le "Spider Light Strike Vehicle" conçu et produit par ST Kinetics Ltd.

Le « Spider Light Strike Vehicle » conçu et produit par ST Kinetics Ltd.


Le contrat « Fardier » pourrait aussi avoir intéressé la PME française UNAC, qui fournit déjà le tracteur-niveleur aérolargable (TNA) à l’armée de Terre (voir FOB du 4 février), mais elle ne semble pas proposer de véhicule comparable au GMV dans son catalogue.  Elle maîtrise néanmoins le savoir-faire en matière de véhicules aérolargables.
 
Si l’on regarde un peu plus loin,  le « Spider Light Strike Vehicle » utilisé par l’armée singapourienne, conçu et produit par Singapore Technologies Kinetics Ltd. pourrait éventuellement être modifié pour être aérolargable, alors qu’il n’est actuellement qu’aérotransportable. Ce véhicule est déjà utilisé par les forces spéciales indonésiennes, grecques, israéliennes et étatsuniennes.
 
L’eXV-1, dévoilé en janvier 2015 et développé par la PME étatsunienne MILSPRAY de Lakewood, NJ, est une autre plateforme aérolargable du même type. Pesant 453 kg et capable de transporter un poids équivalent, il semble néanmoins dépourvu de remorque.
 
L'eXV-1 de MILSPRAY

L’eXV-1 de MILSPRAY


 
Il existe donc clairement des véhicules qui peuvent être adaptés aux besoins de l’armée française. Nous devrons attendre de voir ce que la direction générale de l’armement (DGA) française décidera, mais si les Fardier doivent être opérationnels d’ici 2020, une décision devra être prise dans les 18 mois à venir.

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