Depuis sa création il y a 11 ans la European Defence Agency (EDA) a reçu près de 1Md€ de ses 27 États-membres (tous les membres de l’Union européenne sauf le Danemark) pour assurer la gestion de 160 projets de défense conjoints. En 2015, annonçait le 19 avril Jorge Domecq, directeur exécutif de l’EDA, aux ministres de la Défense des États-membres, les pays contributeurs ont confié à l’EDA près de 22 nouveaux programmes de recherches pour un montant total de 71M€, contre 69M€ et 18 projets en 2014. L’ensemble est coordonné avec un budget de fonctionnement restreint de 30,53M€ par « seulement » 123 personnes.
Une autre étape importante de l’année 2015 fut l’adoption de l’exemption de TVA au profit des projets conjoints de défense, un avantage non négligeable pour les entreprises européennes désireuses de s’insérer dans un programme.
L’EDA a reçu de la part des 27 ministres de la Défense trois nouvelles feuilles de route. La première concerne les armes antichars et vise à établir des initiatives communes d’ici la fin de cette année. À terme, ce programme devrait fournir de nouvelles solutions tant contre les cibles conventionnelles (véhicules blindés) que contre les cibles non conventionnelles (bunker et autres infrastructures). Ensuite, après l’aboutissement du programme JDEAL (dont FOB vous a parlé le 3 mars) destiné à contrecarrer la menace des EEI (engins explosifs improvisés), l’EDA entend maintenant mettre en place une structure équivalente consacrée à la lutte contre les menaces biologiques. Un groupe d’experts a d’ores et déjà entamé l’étude préliminaire en vue du lancement du projet, espéré pour 2017. En troisième lieu, l’EDA entend développer des hôpitaux de campagne déployables multinationaux. Les bases de ce futur programme « Multinational Modular Medical Units » ou « M3U » devraient être jetées au printemps par16 États-membres.
De manière plus globale, l’EDA a entamé des recherches sur les implications de la « guerre hybride » dans l’Europe de la défense. Un premier exercice impliquant 80 experts issus de l’EDA, des institutions européennes et de l’OTAN a permis de jeter les bases d’une réflexion concernant, notamment, la détection et l’identification des menaces hybrides. « L’exercice a été très utile car il nous a permis de tester les capacités militaires dans un environnement de menace hybride. Il [l’exercice] a également souligné l’importance d’une étroite collaboration entre les partenaires civils et militaires dans un scénario de menace hybride, » expliquait hier Domecq.
Enfin, au rayon des nouveautés organisationnelles, l’EDA entamera en 2016 un nouveau planning de format triennal. Auparavant annuel, ce cycle organisationnel « vise à mieux planifier et donner la priorité au travail de l’EDA ainsi qu’à informer et soutenir la planification de la défense nationale des États-membres ».