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Situation de retournement, retournement de situation… (2ème partie)

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Après avoir été rapidement mise sur pied, la colonne de secours se met en route à 16h. Les Américains prévoient une arrivée sur le site de l’accident en pleine nuit, après six heures de route. Il vont toutefois rapidement changer leur fusil d’épaule : les risques  d’accident inhérents à la conduite et à l’opération de relevage de nuit sont très supérieurs aux risques encourus par les soldats gardant le site. Il est donc décidé que ces derniers tiendront leur position une nuit supplémentaire et que l’opération de relevage ne commencera que le lendemain à l’aube. Peu de temps avant la tombée de la nuit, la colonne américaine fait donc escale dans l’enceinte d’un Provincial Reconstruction Team suédois, près du village de Shirbirgan. Elle se remet en route le lendemain matin et rejoint en cours de route une paire de M-ATV qui va renforcer sa protection pendant le reste de l’opération. Les derniers kilomètres vers le site de l’accident dans la vallée de Sayed sont encore pires que ce qui avait été envisagé : piste défoncée et étroite, virages en épingle à cheveux, pentes à fort gradient… Les véhicules blindés avancent lentement et le MRV de trente tonnes n’est pas à la fête. Sa faible garde au sol encaisse mal les nombreux passages défoncés et sa motorisation (tout de même 9,3 litres de cylindrée et 375 cv …) se révèle tout juste suffisante pour faire face à certaines ascensions. Le retex américain évoque même que le camion devra s’y reprendre plusieurs fois pour franchir un col, le salut venant finalement d’une longue prise d’élan au cinquième essai !

Arrivant sur le site de l’accident, l’équipe technique évalue les dommages du RG-31. L’essieu avant est tordu, une roue complètement repliée sous le chassis.  Mais l’essieu arrière est en bon état. C’est une bonne nouvelle qui indique que le véhicule pourra être tracté par le HEMTT ou le MRV. Les affres du voyage aller ont en effet convaincu les Américains qu’il serait impossible de faire sortir le RG-31 de la vallée sur la remorque plateau, tractée par un camion M916, comme le prévoyait le plan initial. L’attelage ne pourrait pas franchir les obstacles les plus durs. Reste à sortir le RG-31 de son fossé.

Le plan A est le suivant :  le MRV soulevera le RG-31 grâce à sa potence, tandis que le HEMTT utilisera son treuil pour le tirer en avant. Mais le plan est mort-né : le MRV, qui accumule les avanies dans cet épisode, souffre d’une panne de transmission de puissance. De retour à la base, le diagnostic de la panne sera fait après bien des tâtonnements : un simple fusible avait quitté son logement au cours des heures passées sur la piste cabossée !

Reste donc le plan B, avec au chevet du RG-31 le seul HEMTT et son treuil. Après avoir essayé plusieurs positions, le HEMTT est finalement conduit précautionneusement en fond de vallée pour mieux positionner son treuil. Dans le ciel, deux Apache sont apparus pour apporter une couverture aérienne.

Après plusieurs heures d’effort, le RG-31 est finalement dégagé de sa tranchée et descendu vers le fond de la vallée, toujours sur son flanc. Un M-ATV est ensuite mis à contibution pour redresser le véhicule sur ses trois roues valides. Il peut enfin être attelé au HEMTT qui le ramène doucement sur sa base de départ. Après 24 heures d’effort et l’intervention d’une demi douzaine de véhicules, la mission de dépannage est accomplie. Dans leur malheur, les Américains ont eu de la chance : à aucun moment les insurgés n’ont tenté d’entraver leurs efforts.

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1 Commentaire

  1. contingent 13 septembre, 2012

    Bonjour, c’est un réel étonnement pour moi qui suis civil, de découvrir 
    l’extraordinaire mobilisation de moyens terrestres et aériens mis en oeuvre au cours d’une opération de ce type.Il me semble que comme dans d’autres domaines une grande complexité la caracterise.

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