La fin de l’opération Sangaris a été confirmée hier, 30 mars, par Jean-Yves Le Drian lors d’un discours aux troupes françaises à Bangui, République centreafricaine (RCA). « C’est (…) avec la satisfaction du devoir accompli que je peux vous confirmer la fin de l’opération Sangaris dans le courant de l’année 2016 », leur a-t-il déclaré.
Il a expliqué qu’ « en l’espace de deux années, avec une force réduite, mais parfaitement adaptée, l’armée française a réussi à remplir l’ensemble des objectifs qui lui avaient été assignés ».
C’est la MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation en République centrafricaine) ainsi que la future mission européenne de formation EUTM RCA (European Union Training Mission) qui hériteront d’une « situation stabilisée, avec en particulier une transition politique réussie », s’est-il félicité avant d’ajouter que s’il faut « avoir la réactivité d’ouvrir une opération extérieure, il faut aussi savoir fermer une opération extérieure ».
Le retrait des forces françaises ne sera pas immédiat mais se fera progressivement et en coordination avec la MINUSCA et l’EUTM RCA ainsi que de la montée en puissance de l’armée centrafricaine et en lien avec le président nouvellement investi Faustin-Archange Touadéra.
Il restera néanmoins des militaires français en RCA « mais sous une forme nouvelle que nous sommes en train d’élaborer », expliqua Le Drian. « Pour les armées, cela se concrétisera par une implication accrue dans la MINUSCA, pour garantir sa robustesse, mais aussi une participation à la mission de l’Union Européenne EUTM RCA, qui prendra le relais de l’actuelle EUMAM RCA [EU Military Advisory Mission RCA] », ajouta-t-il.
Le ministre souligna que « tout n’est pas terminé parce qu’il faut savoir gérer le désengagement ». Tout en reconnaissant que « c’est une phase délicate, qui peut être critique, de la manœuvre ». Le Drian a reconnu aux militaires qu’ils avaient déjà « commencé à planifier cette opération logistique avec le même professionnalisme » qui les aura distingué durant tout le mandat.
Sangaris a été lancée en décembre 2013 après le renversement du président François Bozizé par les rebelles de la Séléka, et avait mobilisé jusqu’à 2 500 soldats au plus fort des tensions dans le pays.