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Quels contours pour une future réserve industrielle ?

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C’est l’une des propositions issues des travaux sur l’économie de guerre : la constitution d’un réservoir de main d’oeuvre qualifiée à activer pour répondre à un pic d’activité. Une « réserve industrielle » dont les contours se précisent peu à peu et dont l’entrée en service interviendrait à l’automne prochain. 

Plusieurs milliers de postes sont en tension au sein de la BITD française. Le phénomène n’est pas nouveau et tend à se renforcer à l’heure où le ministère des Armées demande à ses industriels de produire « plus et plus vite ». Car, oui, l’augmentation des cadences est aussi – sinon surtout – une question de ressources humaines. Un défi auquel militaires et industriels tenteront de répondre par la mise en place d’un vivier mobilisable en cas de crise. 

La création de cette réserve industrielle « devrait être proposée dans le projet de LPM [loi de programmation militaire 2024-2030] », indiquait le député Horizons Christophe Plassard dans un récent rapport d’information sur l’économie de guerre. La LPM devait en théorie en définir les modalités juridiques, tels que sa gestion par la Direction générale de l’armement (DGA), son financement, les limites d’âge et le statut militaire.

Le format envisagé sera « d’environ 2 500 personnes », précise le député. Soit un noyau initial « ramassé » au vu des besoins potentiels et de l’objectif d’une réserve à 80 000 volontaires, mais « qui pourra être revu à la hausse en fonction des besoins exprimés par les industriels ». Sa composition paraît se concentrer davantage sur l’encadrement que sur la production proprement dite. Elle reposera ainsi sur de jeunes retraités de la BITD « qui pourront participer à la formation des nouvelles recrues » et sur « des spécialistes de la transformation des chaînes de production et de l’optimisation des coûts venus d’autres secteurs industriels ». 

Selon le rapporteur, les industriels seront eux aussi mis à contribution pour alimenter le dispositif. À eux d’établir « un répertoire recensant l’ensemble des personnes passées dans leurs rangs et qui seraient susceptibles, sur la base du volontariat – ou, le cas échéant, de la réquisition – de rejoindre la BITD pour permettre l’intensification de la production ». En cas de feu vert, la mise en service interviendra « dès l’automne prochain ». 

Autant d’éléments qui, en réalité, n’apparaissent pas tels quels dans le projet de LPM. Tout au plus, le mécanisme de réquisition actuel se retrouve élargi et renforcé pour autoriser « l’affectation des réservistes volontaires sur des emplois non permanents ne relevant pas des ministres de la défense ou de l’intérieur » notamment au sein de « tout entreprise ou organisme de droit privé, sous réserve, d’une part, que l’intérêt de la défense ou de la sécurité nationale le justifie et, d’autre part, de la signature d’une convention avec l’entité en cause ». 

Il faut se plonger dans l’étude d’impact du document législatif pour en apprendre davantage. C’est là qu’est évoquée la notion de « réserve de compétences », l’un des quatre piliers du format envisagé à horizon 2030. Déployé aux côtés d’une réserve de combat forte de 20 000 réservistes, d’une réserve de « protection et résilience du territoire national » et d’une réserve « investie d’une mission de rayonnement », ce vivier servirait entre autres à renforcer la BITD « pour répondre aux enjeux de l’économie de guerre ». 

Crédits image : Nexter

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