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Programme MGCS : « on avance, on avance » selon le DGA

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Pratiquement deux ans après le lancement de la phase de démonstration, le programme franco-allemand de char du futur (MGCS) « n’avance certes pas à une vitesse extraordinaire sans doute comme le souhaiteraient certains, mais il avance », assurait ce matin le délégué général pour l’armement (DGA) Joël Barre sur BFM TV.

« Nous ne sommes pas en retard mais nous devons progresser », avançait le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Pierre Schill, en octobre dernier à l’Assemblée nationale. Message, semble-t-il, reçu. Bousculé par les élections fédérales allemandes et les dissensions entre industriels concernés, MGCS parvient néanmoins à avancer. « Nous sommes en train de poursuivre l’étude d’architecture système », complète Joël Barre.  

Lancée au printemps 2020, cette phase dite SADS 1 devait normalement s’achever en janvier 2022. Elle a, dans un premier temps, été prolongée jusqu’à l’été prochain. Cet horizon est à nouveau repoussé, cette fois « jusqu’au début de l’année prochaine », révèle le DGA. La contractualisation de la seconde partie des études (SADS 2) interviendrait donc avec un an de retard. Le cas échéant, il sera probablement difficile de tenir l’objectif de 2024 fixé pour le début de l’élaboration d’un démonstrateur complet.  

Côté français, aucune ligne budgétaire n’est d’ailleurs fléchée vers le sujet MGCS dans le programme 146 du projet de loi de finances 2022. Les crédits proviendront cette année du programme 144 au titre des études amont. Soit environ 70 M€ en crédits de paiement et un peu plus en autorisations d’engagement pour couvrir l’ensemble des actions de R&D dans les domaines terrestre, NRBC et de la santé, la plupart alimentant les technologies nécessaires à la préparation du futur MGCS.

« En parallèle, nous mettons au point l’organisation industrielle qui sera celle de la phase de développement et de réalisation », ajoute le DGA. Celle-ci doit en théorie démarrer en 2028. Le partage industriel pourrait cependant évoluer d’ici peu avec l’ajout éventuel de nouveaux acteurs auprès du trio d’origine formé par Nexter, Rheinmetall et KMW.

Déjà concerné par l’intégration de MGCS dans la bulle Scorpion, Thales ne cache en effet pas son intérêt pour la maîtrise d’œuvre de MILSA (MGCS Industrial Lead System Architecture). Rien n’est acté et, d’après le PDG de Thales, Patrice Caine, toute décision concernant la couche « système de systèmes » relevant de la DGA, « qui décidera si effectivement il souhaite organiser un peu différemment ce programme ».

Côté allemand, MGCS pourrait profiter de l’effort budgétaire annoncé le 27 février par le nouveau chef du gouvernement fédéral, le socio-démocrate Olaf Scholz. Cette enveloppe supplémentaire de 100 Mds€ au profit de la défense « est une très bonne nouvelle », estime Joël Barre. 

« Cela veut dire qu’effectivement, l’Allemagne veut augmenter les ressources qu’elle veut consacrer à ses investissements de défense, donc l’Allemagne va augmenter les investissements qu’elle va consacrer à nos programmes en coopération ». Reste que, si le chancelier Scholz a fait des programmes franco-allemands une « priorité absolue », le coup de pouce financier devrait logiquement servir à combler les nombreux déficits et retards existants en matière d’équipements.

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