
AASM sous Rafale
(crédits: Sagem)
Petit bijou de technologies, la munition de haute précision AASM (Armement Air Sol Modulaire) ou Highly Agile Modular Munition Extended Range (HAMMER) de Sagem (groupe Safran) n’est en service qu’en France et uniquement sur le Rafale de Dassault. Déjà testé sur Mirage 2000 et qualifié sur Mirage F1, ce condensé de technologies aux résultats très prometteurs souffre d’un manque de commande export, car lié au Rafale. Le PDG de Safran Jean Paul Herteman s’en plaignait devant les commissions défense des Assemblées en avril dernier, Dassault voyant d’un mauvais œil des ventes de AASM Hammer en dehors d’un contrat Rafale. Or, contraintes budgétaires obligent, la France a réduit de manière significative sa commande, de 4200 à 1748 munitions 2ASM. La dernière livraison interviendra mi-2016. Après cela, si aucune commande n’intervient, Sagem sera contraint de fermer sa production, mettant en péril le réapprovisionnement en munitions françaises mais aussi l’export du Rafale…
Ce tir depuis un F16, une première sur un avion non français, a été révélé par
la publication spécialisée IHS Janes (lire ici). Le tir a été réalisé depuis la base de l’USAF d’Eglin en Floride depuis un F-16 du 40th Flight Test Squadron évoluant à 30 000 pieds.
La munition a été tirée au dessus du Golfe du Mexique, après une heure de vol. Le 2ASM a réalisé un vol nominal et rempli ses objectifs en termes de performances en portée et en précision.
Ce tir a été rendu possible grâce au standard NUAI (NATO Universal Armament Interface), un projet OTAN, qui permet une adaptation aisée de munitions sur tous types de plateformes otaniennes.
Un tir, surtout, qui ouvre de nouvelles opportunités commerciales pour Safran, la majorité des pays OTAN étant équipé de F-16 ou Mirage.

la famille AASM, de 125 à 1000 kg
(crédits: Sagem)
Un armement « high tech »
L’AASM est constitué d’un kit de guidage et d’un kit d’augmentation de portée, permettant de transformer une bombe standard en armement guidé de précision. Son propulseur lui confère une portée supérieure à 50 km, lui permettant d’être tiré à distance de sécurité. Autonome après le largage, il peut être mis en œuvre à basse altitude et franchir des reliefs, ou offrir un fort dépointage par rapport à l’avion tireur.
Modulaire, l’AASM est aussi une famille (125, 250, 500 ou 1000 kg) et dispose de plusieurs types de guidage en fonction des missions : INS/GPS, INS/GPS/Infrarouge et INS/GPS/Laser, qui vient de rentrer en service dans l’armée de l’air. Cette dernière version laser permet de frapper des cibles mobiles.
Et « combat proven »
L’AASM-250 a été engagé en Afghanistan, en Libye ou dernièrement au Mali. Durant l’opération Harmattan en Lybie, pas moins de 250 AASM ont été tirés. Notamment au tout début des opérations en mission de suppression de défenses aériennes (SEAD). Outre contre des infrastructures, avions au sol ou blindés, des AASM ont été employés en armement anti-radar, contre des systèmes de défense sol-air SA-8 et SA-3. Une première : le Rafale a ainsi validé sa capacité anti-radar (grâce à son radar RBE2 et au système Spectra), sans aucun appui d’aéronef spécialisé.