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Première rentrée « à double capacité » pour le BTS Cyberdéfense

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Quelque 4000 élèves rejoignent aujourd’hui les bancs des six lycées militaires français. Une poignée d’entre eux entament un brevet de technicien supérieur (BTS) Cyberdéfense dont la capacité d’accueil en première année est doublée à compter de cette rentrée.

Une formation unique en France

Unique en France, ce BTS Cyberdéfense ouvre en 2017 avec pour enjeu, pour l’armée de Terre en particulier, de « maîtriser de bout en bout la formation et les compétences de ses cyber combattants », expliquait le colonel Nicolas James, chef de corps depuis deux ans du lycée militaire de Saint-Cyr-l’École (Yvelines), jeudi dernier lors du point presse hebdomadaire des armées.

Six ans plus tard, cette pépinière de cyber combattants « est en pleine évolution ». Une seconde classe est désormais ouverte en première année pour répondre à une demande toujours croissante : ils étaient près de mille à tenter leur chance cette année sur la plateforme Parcoursup pour les 70 places disponibles, contre seulement 35 auparavant. 

Entre le futur cyber combattant et les armées, la formule se veut gagnant-gagnant. Le premier profite d’une formation non seulement financée par l’État, mais aussi « professionnalisante et intégrée » de par l’acculturation au monde militaire qu’apportent les nombreux stages et travaux « commandés par des employeurs ou des unités militaires et qui ont des applications directes ensuite au sein des armées ». 

Pour les armées, c’est l’assurance de disposer d’un vivier durable car le bachelier s’engage, à la signature de son contrat d’éducation, à servir les armées durant trois ans une fois son diplôme en poche. La moitié de la promotion rejoindra l’école nationale des sous-officiers d’active (ENSOA) de Saint-Maixent (Deux-Sèvres) pour une année complémentaire d’instruction avant d’intégrer une unité de l’armée de Terre.

L’autre moitié mettra ses nouvelles compétences au profit de certains services ministériels. « L’actionnaire majoritaire des services de renseignement reste la DGSE [direction générale de la sécurité extérieure], qui récupère un grand nombre d’élèves en sortie de formation ». Suivent la direction du renseignement et de la sécurité de la Défense (DRSD), la direction du renseignement militaire (DRM) ou encore la direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information de la Défense (DIRISI).

Fidéliser le vivier

Face aux sirènes salariales du secteur privé, le défi majeur reste celui de la fidélisation. S’il est trop tôt pour le quantifier, le risque d’érosion parmi les jeunes diplômés est bien réel et identifié. Faute de pouvoir s’aligner, les armées misent donc davantage sur la double carte de la vocation militaire et des possibilités d’avancement.

Derrière le socle de connaissances, « la motivation à servir est également un critère de sélection que nous regardons de près », relève le colonel James. Un paramètre qui participe sans doute aux 90% de réussite constatés à l’issue de la première année. Une fois parvenus en deuxième année, tous, sans exception, sortent diplômés de Saint-Cyr. Soit « un niveau entre trois à cinq points au-dessus de la moyenne nationale pour des BTS comparables ».

D’autres pistes sont à l’étude pour tirer le meilleur parti de cet attrait grandissant envers les questions cyber et s’assurer de répondre à l’objectif de recrutement inscrit dans la prochaine loi de programmation militaire. « Il est probable que nous allions encore vers une augmentation supplémentaires des effectifs », relève notamment le colonel James. 

Les militaires s’interrogent également sur un éventuel approfondissement des études. Parce qu’ils sont directement employés à leur sortie de Saint-Cyr, les diplômés n’ont pas la possibilité d’entamer une licence ou un diplôme de niveau supérieur. « Le lycée, en lien avec la DRHAT, réfléchit à la création éventuelle d’une licence par alternance ‘maison’ qui serait le prolongement de la scolarité de nos élèves », indique le commandant du lycée. 

Crédits image : ministère des Armées

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