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Péages : le Pakistan plus fort que la France…

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« Y’a une route, tu la prends qu’est ce ça coûte… » chantait Gérard Manset, il y a bien longtemps. On a maintenant la réponse à sa question : le Washington Post révélait il y a quelques jours que les Pakistanais exigeraient désormais une taxe de 5000 dollars par camion empruntant leur territoire. Taxe qui viendrait s’ajouter au coût du transport déjà considérable en raison de l’insécurité régnant dans la région.

Les grandes manœuvres continuent donc autour des routes pakistanaises, toujours aussi indispensables à l’approvisionnement des Occidentaux mais aussi à leur retrait qui se rapproche. « La bonne nouvelle est que nous négocions et que nous faisons de progrès » déclarait il y a quelques semaines Leon Panetta, secrétaire d’état américain à la Défense.

Négociations est le mot clef, car en même temps qu’ils gardent le contact avec le Pakistan, les Américains dégagent patiemment le terrain avec les pays d’Asie Centrale pour s’ouvrir une porte de sortie par le nord. Lundi dernier, le secrétaire général de l’OTAN pouvait ainsi affirmer qu’un accord avait été trouvé avec l’Ouzbékistan, le Kyrgyzstan et le Kazakhstan pour permettre l’acheminement des matériels de l’Otan, vers et depuis l’Afghanistan. La Russie, dernier pion entre le théâtre d’opération et l’Europe occidentale, a déjà donné son accord à ce transit.

Les pakistanais sont de bons marchands de tapis et savent se vendre au juste prix. Ils ont un produit enviable, une route logistique idéalement placée. Ils savent que les solutions alternatives, la voie aérienne et la route nord, sont encore bien plus coûteuses. Et les prétextes ne leur font pas défaut pour apparaître dans leur bon droit : la mort de 24 soldats pakistanais en novembre dernier dans un échange de tir avec les forces américaines avait entrainé la fermeture le blocage de la frontière. Le raid américain contre Ben Laden à  Abbottābād ou encore les bombardements menés par les drones et qui se poursuivent dans les zones tribales sont autant de bonnes munitions leur permettant de tenir leurs positions commerciales. Ils jouent donc sur du velours… Mais ils ne devront pas trop tirer sur la corde, de peur qu’elle se casse. Les Etats-Unis ont d’ores et déjà annoncé qu’ils se refuseraient à payer les 5000 dollars de droits de passage par camion demandés par le Pakistan…

Rien n’est pour l’instant joué dans ce conflit commercial : les Américains devront tôt ou tard retirer plusieurs milliers de MRAP d’Afghanistan pour, notamment, les prépositionner au Moyen Orient. Un simple coup d’œil sur une carte montre bien que la route la plus courte entre Kaboul et le golfe persique passe plus facilement par le Pakistan que par le Kyrgyzstan. Les mathématiques étant ce qu’elles sont, il semble aussi très clair que le rapatriement de certains véhicules coûtera bien plus que la valeur réelle des dits véhicules. Il faut donc s’attendre à ce que l’Afghanistan hérite d’une large quantité de matériels lors du retrait des occidentaux. La presse anglaise évoque ainsi le cas de 1200 véhicules légers qui pourraient être donnés au gouvernement afghan lors du retrait de leurs forces. Des équipements sophistiqués, gourmands en maintenance et en carburant, ce qui n’en fera pas forcément de très beaux cadeaux pour Kaboul. Mais ceci est une autre histoire… 

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