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Nexter mise sur les MEMS

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Obus de gros et moyen calibre, missiles… tous disposent aujourd’hui de dispositifs de sécurité et d’armement (DSA) servant à isoler l’explosif primaire d’initiation, extrèmement sensible, de la charge militaire. Le DSA offre l’assurance que la munition n’explosera pas prématurément en maintenant fermée une barrière physique entre le dispositif d’amorçage et la charge militaire. Après un temps de vol donné et avant d’agresser la cible, la barrière est ouverte pour permettre in fine l’explosion de la munition.

Le DSA reste à ce jour complexe et encombrant (de la taille d’une boite de Vache qui Rit pour un missile tactique expliquent les gourmets). Pour contourner ce handicap, Nexter investit aujourd’hui sur les MEMS (Systèmes Microélectromécaniques) qui rassemblent sur des surfaces extrèmement réduites, quelques millimètres carrés à peine, des micro-mécanismes gravés par traitement chimiques et lithographiques. Les MEMS sont aujourd’hui présents dans un grand nombre d’industries civiles, depuis la fabrication automobile jusqu’aux consoles de jeu, en passant par les airbags, la médecine etc.  Un exemple parmi cent : les minuscules capteurs de mouvement présents dans les smartphones et les appareils photos sont à base de MEMS.

Un DSA utilisant des MEMS apporterait un gain de fiabilité et de sécurité (moins de pièces mécaniques en mouvement), une plus grande facilité de fabrication et un gain de place : la boite de Vache qui Rit serait remplacée par une simple portion (c’est une métaphore). Le gain de place, qui devient très conséquent rend possible la mise en œuvre de têtes militaires de nouvelle génération à amorçage multiple, tout en préservant voire augmentant la charge utile de la munition. 

Avec les applications militaires, les MEMS font face toutefois à des contraintes nouvelles : pour un obus de moyen calibre, il faut par exemple encaisser l’accélération phénoménale de 100.000 G au départ de coup. Autre écueil, la combinaison de l’emploi du MEMS avec les effets pyrotechniques propres aux munitions. Deux contraintes sévères totalement absentes des applications civiles.

La qualification des MEMS dans les munitions représente un enjeu qualifié de « très important » par Nexter, avec à la clef une rupture technologique majeure. Le munitionnaire, qui travaille en coopération étroite avec la société française Tronics, spécialiste des MEMS,  revendique le leadership européen sur les applications militaires de cette technologie. Les autres grands acteurs dans le domaine se situent Outre Atlantique. Nexter Munitions a démontré dès 2010 l’intérêt de sa technologie «Pyro-MEMS » en initiant avec succès la tête militaire d’un missile tactique (que la société ne souhaite pas identifier précisément…). Les premières applications opérationnelles ne sont toutefois pas attendues d’ici quatre ou cinq ans. Pas avant.

Notre illustration : une photo de micro engrenage utilisé dans les MEMS (document des laboratoires Sandia)

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