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Nexter s'arme pour l'export

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C’est un Nexter en ordre de marche qu’a présenté ce matin son Président, Philippe Burtin, durant la conférence des résultats 2011 du groupe. Malgré un prévisible chiffre d’affaires en baisse dû à une commande nationale (VBCI, Caesar…) qui s’affaiblit.

Pour le reste, les indicateurs sont au vert. L’objectif de réduction de 25% du coût de production des équipements, fixé par le plan « grand large », est d’ors et déjà atteint. La profitabilité est jugée « solide » avec une marge opérationnelle de plus de 16% du CA. Le budget dédié à la recherche (R&D) atteint 131 millions d’euros, soit 20 millions de plus qu’en 2010 et dont la moitié est autofinancée. La trésorerie flirte avec les 700 millions; le PDG assure un bon niveau de satisfaction client et trois années d’activité assurées.

Bref, l’essai est marqué, reste à le transformer. Car si le groupe affiche sa bonne gestion, sa croissance passe maintenant par l’export. En France, aucune commande d’importance n’est attendue avant au mieux trois ans (VBMR…).

Partenariats et gamme élargie

Philippe Burtin affiche son ambition: « Nexter veut devenir un acteur global dans le domaine de la défense terrestre, un systémier-intégrateur avec une offre élargie et une empreinte mondiale ».

Le cap est donné : devenir l’acteur terrestre en Europe, fort sur le marché international. Mais dans un environnement devenu très concurrentiel. Sur le marché des blindés 8X8, le VBCI  fait face à une dizaine de concurrents, dont des producteurs « low cost » très agressifs (turcs, coréens ou chinois).

Pour percer, l’industriel français élargit sa gamme: l’Aravis s’adjoint un petit frère, avec une cellule raccourcie (5 personnes au lieu de 7) et gagne en mobilité. Le VBCI se décline, avec une version ambulance et des tourelles gros calibres (90 ou 105 mm). Enfin, Nexter explore de nouveaux produits: VBMR, tourelle CTAI 40 mm, obus 155 mm éclairant, robots légers pour zone urbaine ou pour le génie…

Le groupe étoffe aussi ses services (déconstruction, flux de consommables, gestion de parc…); développe ses partenariats, notamment à l’international (Larsen & Toubro en Inde; Bumar en Pologne; Bombardier au Canada…) et sa présence dans les appels d’offres (210 offres remises en 2011 soit le double comparé à 2010) et les campagnes d’essais (300 jours de démonstration VBCI).

Reste à voir ce que les partenariats et alliances en France et Europe donneront (Thales, RTD, mais aussi en Allemagne ou Pologne).

 

Les prospects export

L’export ne débute pas si mal pour Nexter, avec la commande de 73 Aravis pour l’Arabie Saoudite (équipés de l’ARX20), comme l’avait révélé FOB. Un contrat supplémentaire serait en discussion… Toujours côté blindé, le VBCI est en lice dans plusieurs appels d’offres: au Canada, qui n’a toujours pas tranché entre la roue et la chenille (CV90 de BAe Hagglunds); au Royaume-Uni, qui poussé par le partenariat franco-britannique pourrait finalement choisir l’offre française pour leur Utility Vehicle et aux Émirats Arabe Unis qui ont besoin de 700 blindés 8X8. Le projet des émirats est ambitieux: monter une société avec l’industriel local Tawazun afin de créer une filière terrestre de production, d’intégration et de commercialisation de blindés aux EAU.

Côté artillerie et munitions: le canon autopropulsé de 155 mm Caesar demeure la carte maîtresse export du groupe et d’autres contrats pourraient être enregistrés bientôt, notamment en Asie (Indonésie, Malaisie…). Sans oublier l’important marché indien où Nexter offre son 155 mm Trajan avec des partenaires locaux, et l’Arabie Saoudite qui a exprimé un besoin de canons légers de 105 mm.

Les prospects sont donc là, reste à les confirmer. Ce qui placerait Nexter en position de force dans la consolidation de l’industrie terrestre européenne.

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