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Moins de composants américains dans le matériel militaire français, s’il vous plaît !

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La politique isolationniste et impérialiste du très contestable – et contesté – président Trump entraîne, au niveau des autres pays membres de l’OTAN, une salutaire réaction politique et industrielle qui doit conduire à davantage d’autonomie. « Make Europe great again ! », aurait clamé « l’autre ».
 

Florence Parly, ministre des Armées (photo : ministère des Armées)

Florence Parly, ministre des Armées : « Nous avons eu des difficultés commerciales liées aux perspectives d’exportation. Et nous savons que ces difficultés sont liées à des questions stratégiques et souvent à des problèmes de rivalité commerciale ».


 
La ministre des Armées, Florence Parly, s’est exprimée le 6 septembre à ce sujet en affirmant que la France doit cesser de dépendre des composants américains de ses systèmes d’armement pour minimiser la capacité de Washington à bloquer ses exportations d’armes.
 
En effet, bien qu’une vieille directive (loi) européenne paralyse toute application d’une loi étrangère dans le territoire de l’Union, sa mise en œuvre se heurte à des conséquences très inquiétantes en matière commerciale internationale. Concrètement, dans le domaine d’intérêt de Forces Operations, à l’instar des pressions exercées par l’administration Trump en matière pétrolière, les lois américaines sur le contrôle des exportations peuvent être utilisées pour limiter les ventes d’armes européennes dans le cas où des composants, aussi petits et accessoires soient-ils, proviennent de fournisseurs américains.
 
Cette loi existait avant la présidence de Donald Trump mais les industriels non américains s’inquiètent de plus en plus en constatant que son administration la mette aujourd’hui en application, ce qui n’était guère le cas précédemment. Par exemple, Washington a bloqué cette année la vente à l ‘Egypte de missiles de croisière français MBDA SCALP-EG parce qu’ils incluent des composants américains. Ainsi donc, qu’il s’agisse de paralyser des concurrents ou d’exercer une pression politico-commerciale sur un pays qui lui déplaît, l’administration Trump peut pénaliser (très) lourdement des industries européennes.
 
Florence Parly n’a pas cité d’exemples précis mais a affirmé que la France devait s’affranchir progressivement de sa dépendance à un certain nombre d’intervenants américains. « Nous avons eu des difficultés commerciales liées aux perspectives d’exportation. Et nous savons que ces difficultés sont liées à des questions stratégiques et souvent à des problèmes de rivalité commerciale », a-t-elle déclaré à un petit groupe de journalistes, a rapporté l’agence Reuters. En juillet, elle avait déjà été interrogée sur le sujet par le comité de défense du Parlement, notamment sur ce marché de missiles SCALP évoqué plus haut.
 
Dès lors, le projet d’avion d’un avion de combat de nouvelle génération exclusivement européen s’impose mais son développement principal par la France et l’Allemagne (sorry pour les conséquences du Brexit) constitue un défi en tous points impressionnant. Dassault Aviation et Airbus ont signé un accord pour y travailler ensemble. Ce qui est captivant, c’est que ce projet devrait figurer au centre d’un système d’armement plus large, capable de commander un escadron de drones.
 
Tiens, parlant de drones… La France utilise des drones américains General Atomics MQ-9 Reaper. Situation inacceptable, elle a besoin de l’approbation du Congrès américain pour les armer, ce qui limite sa liberté industrielle et opérationnelle dans l’utilisation de ce (très coûteux) système d’arme. Heureusement que, dans une majorité (?) d’autres secteurs de l’industrie de défense – dont les chars, véhicules blindés et armes diverses -, les Européens ont développé des matériels dont la conception, la commercialisation et l’emploi ne dépendent plus du bon vouloir d’une administration américaine actuellement qualifiée de manière très peu flatteuse par les Européens. A juste titre. Mais Florence Parly a raison : il reste bien du chemin à parcourir.

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