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La mise en garde du CEMAT

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Invité hier par l’Association des Journalistes de Défense (AJD), le Chef d’État Major de l’Armée de Terre (CEMAT), le général Bertrand Ract-Madoux a tiré la sonnette d’alarme dans un contexte qui s’annonce tendu pour l’armée de terre. La procédure de révision du Livre Blanc, même si elle prend du retard, sera bientôt lancée et les arbitrages budgétaires restent à venir et devraient largement impacter l’armée de terre, qui sert traditionnellement de variable d’ajustement…

Alors que la population française n’a jamais été aussi importante, près de 65 millions d’habitants, « pour la première fois de son histoire l’armée de terre est passée au dessous du seuil des 100 000 hommes. » Ramené au pourcentage de la population, cela fait un chiffre de deux pour mille. Reconnaissant que « le modèle de l’armée de terre est aujourd’hui adapté » le CEMAT prévient « il faut consacrer à la défense les ressources nécessaires. »

Car les économies demandées à l’armée de terre la touchent aujourd’hui en plein cœur. C’est à dire « au fonctionement, au soutien, aux effectifs et à l’activité ». Des économies jugées très « difficiles et douloureuses ». En cause: la disponibilité technique des matériels, mais aussi les jours d’entrainement des unités ou les stocks de munitions, ce que décrit le CEMAT comme la « soutenabilité ». Le bilan tombe: « nous n’avons plus la capacité logistique de tenir dans la durée, au sens du Livre Blanc de 2008. L’armée de terre est arrivée à un un seuil plancher ».

Le message est clair, si d’avantage d’économies sont demandées, c’est le contrat opérationnel qu’il faut revoir à la baisse. Un contrat fixé par le Livre Blanc de 2008 et qui a du mal aujourd’hui à être tenu… Secouée par la crise financière, la France est ainsi aujourd’hui contrainte de reconsidérer ses ambitions militaires.

 

Afghanistan : « je crains encore de mauvaises nouvelles »

Saluant l’effort d’adaptation des unités à l’accélération du transfert des zones sous responsabilité française à l’armée afghane, le CEMAT n’a pas caché sa préoccupation lors de la délicate phase de retrait d’Afghanistan, « un défis technique et tactique, auquel il faut être très attentif ». De nouvelles attaques des talibans, cherchant à reprendre la main, sont ainsi à redouter: « je crains encore de mauvaises nouvelles » s’est alarmé le CEMAT.

Par ailleurs, avec la fermeture du théâtre afghan, le général Ract-Madoux a souligné que l’armée de terre va pouvoir baisser le rythme de sa préparation à l’engagement, « nous avons une armée sur-entrainée au théâtre afghan, il ne faut pas que l’Afghanistan soit une expérience qui nous déforme ». Formé à ce théâtre très particulier, l’enjeu est aujourd’hui que les terriens se préparent à d’autres types d’engagements.

Interrogé sur une possible intervention au Sahel, où l’on assiste aujourd’hui à une véritable déstabilisation régionale, le général Ract-Madoux a précisé que « l’armée de terre n’est pas sollicitée pour de la planification d’opération dans cette région. Il s’agit d’une zone très difficile due à l’élongation des distances. Les pays et leurs armées doivent s’unir et la France sera prête à les soutenir. »

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