Le 1er juillet, la MINUSMA (Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) a officiellement repris le flambeau de la MISMA (« transfert d’autorité »), la force africaine de la CEDEAO (plus le Tchad) pour assurer le retour à la stabilité du Mali. La MINUSMA, qui est en fait une MISMA+, renforcée par des soldats d’autres pays (Burundi, Bangladesh, Chine, Honduras, Suède et Norvège) intervenant sous mandat des Nations-Unis doit accompagner le bon déroulement des élections nationales qui interviendront fin juillet, ce qui inclut le cantonnement du MNLA et le désarmement des groupes armés. Les effectifs de la MINUSMA dont l’Etat Major est à Bamako (et qui comprend une dizaine d’officiers français) doivent atteindre 12600 soldats. Après l’intervention éclaire mais solitaire française qui a réussi en quelques mois à éradiquer l’essentiel de la menace djihadiste, la communauté internationale prend finalement la relève, et c’est une bonne nouvelle ! Paris semble assez confiant sur l’évolution de la situation sur place tandis que le premier bataillon malien vient d’être formé par la mission EUTM Mali.
Reste que le dispositif Serval français demeure présent sur le sol malien et les opérations françaises continuent, notamment à l’est de Gao. Si les Français ne font pas partis de la MINUSMA, ils disposent de détachements de liaison et d’appui (DLA) au sein des bataillons de la force des Nations Unis : 110 soldats ont pour mission la coordination avec la force Serval et assurent les appuis armés (aéronefs, artillerie, renseignement, évacuation sanitaire). Il faut dire que si la France a réduit sa présence sur le sol malien, seul Paris continue de bénéficier d’appuis conséquents. Il s’agit des pièces artillerie (canon Caesar de 155 mm…), d’hélicoptères, mais surtout d’avions d’attaque au sol (trois Mirage 2000 depuis Bamako et trois Rafale depuis N’Djamena). De quoi en découdre si besoin ! Les aéronefs français ont d’ailleurs réalisé la semaine passée 90 sorties (une quarantaine pour les avions d’armes ; une vingtaine de vol pour des missions de renseignement et une trentaine de transport).
Cette année, le traditionnel défilé du 14 juillet mettra à l’honneur l’opération Serval. Il sera ouvert par un détachement de l’armée malienne. Puis suivront les emblèmes des douze pays africains engagés aux côtés de l’armée française sur le théâtre d’opération, portés par un détachement africain largement constitué de soldats tchadiens.
Crédits photos : MINUSMA/Blagoje Grujic