L’armée britannique et la Libye, c’est une longue histoire… Si les principaux chapitres ont été écrits pendant la seconde Guerre Mondiale, on se souviendra tout de même que quelques dizaines d’hommes des forces spéciales et du service action du MI6 (équivalent de la DGSE) furent présents au sol pendant les opérations contre le colonel Kadhafi. Avant même le début des bombardements, des éléments du SBS participèrent à l’exfiltration de plus d’une centaine de travailleurs occidentaux présents dans des installations pétrolières, dans le sud du pays. Plus tard, huit hommes des services secrets arrivés en hélicoptère furent interceptés par la population locale croyant avoir affaire à des mercenaires à la solde du colonel. Les médias avaient alors fait les choux gras de cette affaire…
Après le début des bombardements occidentaux, les britanniques (à l’instar des Français) envoyèrent des équipes au sol pour aider à la coordination des rebelles et au ciblage au profit des avions de la coalition. On évoque la présence d’environ 200 français des forces spéciales et du service action de la DGSE au sol, mais les Britanniques furent sans doute moins nombreux.
Ceux-ci se prépareraient à présent à revenir dans le pays, cette fois-ci au grand jour. Plusieurs centaines de soldats de la 4ème brigade d’infanterie sont pressentis pour aider à la formation de la nouvelle armée libyenne. La presse anglaise évoque la formation de 2000 soldats, en coopération avec d’autres nations, avec en ligne de mire la sécurisation des frontières et la lutte contre l’infiltration des mouvements djihadistes. Les Britanniques pourraient travailler directement en Libye ou bien dans un pays tiers si la situation sécuritaire l’exigeait. La formation des libyens directement en Grande-Bretagne est semble-t-il exclue. Au moment où l’armée britannique affiche un moral en berne, avec des réductions d’effectifs constantes, une mission afghane qui se termine sans résultats probants et la perte de 444 hommes et femmes, l’évocation de cette possible mission libyenne provoque quelques remous Outre-Manche. D’autant que les britanniques sont déjà engagés dans une autre mission de formation dans la région, avec une cinquantaine d’hommes affectés à l’EUTM pour la remise sur pieds de l’armée malienne.
Notre illustration : le général Montgomery, futur maréchal, à la tête de la 8ème armée britannique en Egypte.