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Mali : Les forces spéciales au contact

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Le déploiement français continue : 1800 soldats sont, à ce jour, sur le sol Malien. Au total, 2700 militaires français sont dorénavant impliqués dans l’opération Serval (dispositif Épervier au Tchad, état-major à Dakar, force Licorne en Côte d’Ivoire…). Tandis que les forces africaines arrivent progressivement. Celles de la Cédéao (force MISMA qui comprendra quatre bataillons de 500 soldats), dont l’état-major à Bamako est déjà armé de 80 soldats.

Enfin celles tchadiennes : au total 2000 soldats aguerris seront envoyés par N’Djamena : 150 tchadiens sont déjà arrivés à Niamey au Niger.

En parallèle, à Bamako, le GAM (Groupement AéroMobile) monte en puissance avec 15 hélicoptères (1er et 5ème RHC), dont le dernier-né des hélicoptères de combat français, le Tigre.

Une antenne chirurgicale est déjà déployée à Bamako, capable de réaliser une dizaine d’opérations par jour.

 

Les combats au sol n’impliquent pour l’instant que l’armée malienne, qui vient de reprendre Konna. Aucune force française ne participe pour l’instant aux actions de combat. Excepté bien sûr les forces spéciales. Évidemment, aucune information ne filtre sur leurs actions… Mais elles remplissent deux missions : « elles assurent la liaison entre armées française et malienne et viennent en appui si nécessaire » indiquait ce soir le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’Etat-Major des Armées (EMA). A cela on peut ajouter la mission principale des forces spéciales : le renseignement. Et il est fondamental sur un théâtre d’opération aussi étendu et face à un ennemi aussi mobile.

Car dans les actions de combat, les djihadistes n’auront pas le dessus. Et ils en ont parfaitement conscience. Leur avantage, c’est la surprise. Ils l’ont prouvé avec l’attaque sur le « fuseau Ouest », à Diabali. Et c’est très probablement une guerre de course qui va s’installer. L’ennemi, n’ayant pas l’avantage de la puissance de feu, devrait bouger d’un endroit à un autre. En terme militaire, cela s’appelle « une bascule d’efforts ». Au contact avec les forces françaises, les rebelles décrocheront très rapidement pour attaquer plus loin, à un autre endroit. Les Toyota sont dans ce rôle, redoutables.

 

Les forces spéciales

Les forces spéciales, si elles sont appelées à faire quelques actions de contact ciblées, demeurent essentiellement là pour faire du renseignement. Plus précisément pour valider le renseignement au sol. Celui-ci est vital, notamment au Mali, où l’étendu du territoire et la mobilité des forces terroristes appellent à une grande vigilance.

Il est essentiel de pouvoir prévoir ces « bascules d’effort » de l’ennemi, afin que les forces régulières se préparent à les contrer. Puis faire intervenir la cavalerie avec sa puissance de feu et l’infanterie. Ainsi, l’étendu du territoire explique que le Mali soit le théâtre qui assiste au plus grand déploiement de forces spéciales françaises jamais engagées (les effectifs excéderaient les 200 soldats).

Leurs équipements

Les forces spéciales françaises disposent principalement de deux véhicules: le VLRA (Véhicule Léger de Reconnaissance et d’Appui) et le VPS (Véhicule de Patrouille Spéciale), ainsi que quelques poussives P4 modifiées. Alors que le VLRA joue le rôle de mule (ou plutôt de chameau), le VPS est lui le lévrier.

Le VLRA (1500 véhicules en service dans l’armée française dont environ 200 pour les forces spéciales), est un véhicule robuste et rustique. Simple, il offre une très haute capacité de franchissement et est parfaitement adapté aux théâtres africains et désertiques. Peu rapide (90 km/h) il offre cependant une autonomie quasi-inépuisable avec une forte charge utile (munitions, réservoirs d’eau…). Il permet l’engagement dans la durée. Son châssis très costaud permet l’emport d’armement jusqu’au 20 mm.

Le VPS est lui un véhicule rapide mais fragile. Son moteur de 180 chevaux peut le propulser à des vitesses bien au-delà des limites autorisées (180 km/h). 51 de ces véhicules sont en service dans les forces spéciales. Certains ont été équipés depuis 2005, dans le cadre de l’opération Sabre, de mitrailleuse Gatling rotative, augmentant significativement leur puissance de feu. Il dispose également de « griffes de tirs » permettant de tirer depuis l’arrière du véhicule des missiles antichar Milan. Ce missile de 2 km de portée est filo-guidé, c’est à dire qu’il doit être guidé jusqu’à sa cible par le tireur. Précision redoutable, exposition maximale. Et pouvoir tirer depuis le véhicule signifie pouvoir dégager de sa position très rapidement.

Divers armements sont fixés sur ces véhicules FS : de la 7,62 mm au 12,7 mm voire 20 mm (tir précis et rapide mais sensible au sable…). Également en service dans ces forces, le mortier de 81 mm et surtout des équipements de visions nocturnes très efficaces (JIM LR notamment). Les forces spéciales sont également capables de faire du guidage pour des bombardements aériens, depuis le sol (JTAC).

Mais rappelons le, les forces spéciales n’ont pas la capacité de survivre au feu, ce n’est pas leur rôle. Leurs véhicules ne sont pas protégés. Pour ce qui est des capacités offensives et de résistance au choc, c’est le rôle de la cavalerie et de l’infanterie.

Car en face, les djihadistes disposent de 4X4 Toyota ou Nissan sur lesquels divers armements d’origine russe ont été disposés : ZPU de 14,5 mm ou ZSU de 23 mm, bi ou quadritube, des armements à l’origine conçus pour faire de la défense aérienne. Mais utilisés contre de l’infanterie ou des véhicules même très blindés, les dégâts sont assurés. Efficaces mais peu précis jusqu’à 2000 mètres, ces calibres sont eux aussi sensibles au sable et à la poussière. Sans oublier le RPG, roquette redoutable contres des blindés. Des armements bien connus des français, mais qui demeurent très dangereux.

 

Photos: VPS / VLRA

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3 Commentaires

  1. Hernandez Stephane 20 janvier, 2013

    tres bon reportage

    Répondre

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