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L'ISO 18788 pour épauler Sentinelle?

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Et si l’avenir de Sentinelle reposait aussi sur la sécurité privée ? Si ce scénario n’est toujours pas à l’ordre du jour, la récente adoption d’une nouvelle loi anti-terroriste pourrait changer la donne et ouvrir la voie aux opérations privées armées, désormais étroitement encadrées par la norme ISO 18788, sorte de code de bonne conduite à destination des sociétés privées.
 

(Crédit photo: AFP/Sébastien Nogier)

(Crédit photo: AFP/Sébastien Nogier)


 
Longtemps resté tabou, le recours aux opérations de sécurité privée armée semble désormais rallier une part croissante de l’opinion français, mais à certaines conditions. Ainsi, selon le sondage Odoxa, 68 % des personnes seraient d’accord de confier des tâches spécifiques à des agents de la sécurité privée, comme la «surveillance de plages », la «protection de personnalités» ou encore le « transfert de détenus», mission qu’ils n’étaient que 38 % à approuver en mars dernier. Hors de question, à contrario, de leur confier les missions de patrouilles en lieux publics, que seuls 43% approuvent. Les Français sont également moins catégoriques concernant l’autorisation du port d’une arme à feu par les agents de sécurité, admise à 51%.
 
Malgré ces chiffres, la refonte de Sentinelle dévoilée le 14 septembre exclut toujours le recours aux agents privés, une piste pourtant régulièrement évoquée pour alléger la tâche des militaires et policiers français, pourtant appelée à s’alourdir selon 79% des sondés. Ainsi, Thibault de Montbrial, président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure, évoquait début août la possibilité de « développer davantage la sécurité privée armée ». Selon de Montbrial, il faudrait conserver une présence militaire autour des sites jugés très sensibles tout en développant davantage « la sécurité privée armée dans les lieux recevant du public, et confier les patrouilles dynamiques aux seuls gendarmes et policiers ».
 
Ne manquait qu’un cadre juridique strict pour que la piste évoquée par de Montbrial gagne en crédibilité. C’est l’essence même de la norme ISO 18788, conséquence directe de la loi n° 2017-258 du 28 février 2017 créant de jure la catégorie d’agent de sécurité armé.
 
« Dans une période de contrainte budgétaire et de menaces terroristes sans précédent, les conditions d’une coproduction de sécurité renforcée et opérationnelle sont désormais réunies : chacun des acteurs de la chaîne globale de sécurité doivent s’en saisir », s’est félicité le GICAT, initiateur des travaux ayant abouti à cette nouvelle norme, dans un communiqué.
 
À travers l’ISO 18788, les sociétés privées disposent à présent d’un cadre de contrôle des bonnes pratiques des sociétés concernées qui permettra d’éviter « les dérives du mercenariat », explique le GICAT , qui ajoute que « la norme ne s’applique pas aux sociétés militaires privées vendant leurs services pour des opérations militaires ». En vertu de cette norme, les agents privés pourront exercer une surveillance armée « lorsque celle-ci est exercée dans des circonstances exposant ces agents où les personnes se trouvant dans les lieux surveillés à un risque exceptionnel d’atteinte à leur vie ».
 
Selon le GICAT, les premières sociétés françaises seront certifiées à l’orée 2018, peu après l’entrée en vigueur de la loi précitée.
Outre le port d’armes, la formation des agents de sécurité a également été étoffée pour acquérir des compétences répondant mieux au contexte actuel. Celle-ci comporte maintenant un module de 13 heures consacré à la prévention des risques terroristes.

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