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L'industrie de défense turque en route vers l'indépendance

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Le salon IDEF 2015, qui s’est tenu à Istanbul la semaine dernière, a été l’occasion pour l’industrie de défense turque de présenter tous ses savoirs faire et, le moins qu’on puisse dire, est qu’ils sont nombreux.
 
La Turquie cherche à se hisser au rang des grandes puissances militaires. Pour se faire, elle doit, en plus de disposer d’une importante armée (ce qui est le cas, avec plus de 300 Léopard 2A4, plus de 600 VCI, 3000 transports de troupe blindés chenillés, un millier d’obusiers automoteurs, des hélicoptères de combats, le tout servis par plusieurs centaines de milliers d’hommes (dont les 3/4 sont des conscrits), pouvoir compter sur une industrie de défense performante qui lui assure une indépendance en terme d’approvisionnement.
 
Lors de son discours d’inauguration du salon IDEF 2015, le président turc Erdogan a annoncé que la Turquie ne devrait plus avoir besoin d’importer d’armes et d’équipements à partir de 2023. En 2014, 60% du matériel qui a été livré aux forces armées turques était produit sur le territoire national (source: IHS Janes), les deux plus importants fournisseurs étangers étant les USA (15%) et l’Espagne (9%). C’est particulièrement dans les domaines naval et aérien que la Turquie a beaucoup de progrès à faire.
 
Le programme nationale de construction de corvettes MILGEM a été interrompu après les deux premières unités il y a plusieurs années, mais pourrait reprendre avec un nouveau design dans les années à venir. La semaine dernière, la Turquie a finalisé l’accord avec l’Espagne concernant la construction, en Turquie, d’un LHD (navire d’assaut amphibie) dérivé du Juan Carlos I en service dans la marine espagnole et également commandé par l’Australie.

F-35 sur le tremplin de la maquette du futur LHD turc


 
Dans le domaine aérien, en plus d’acquérir des F-35 américains (un exemplaire se trouvait d’ailleurs sur la maquette du futur LHD présentée par le chantier naval turc), la Turquie cherche à développer un chasseur de 5ème génération (projet TFX).

Tulpar-S équipé d’une tourelle lance-missile Kornet


Sur le plan de l’industrie terrestre, le salon IDEF a été une source de nouveautés. La firme Otokar a présenté le design final du futur char de combat Altay, en développement depuis de nombreuses années. Une nouvelle version du véhicule blindé chenillé Tulpar a également été dévoilé: le Tulpar-S, version allégée, raccourcie et amphibie du blindé Tulpar.

PARS 4×4 présenté pour la première fois sur le stand FNSS


Chez le grand systémier FNSS, deux importants nouveaux véhicules ont marqué le salon. Tout d’abord un véhicule 4×4, qui ressemble au Fennek allemand, amphibie, destiné à la reconnaissance mais pouvant être adapté à différentes missions. Ce véhicule porte le nom de PARS 4×4, en référence aux autres produits phare de FNSS: le PARS 8×8 et le PARS 6×6. L’autre grande surprise a été le KAPLAN-20. Ce dernier est un concept de véhicule de combat d’infanterie de 20 tonnes équipé d’une tourelle armée par un canon de 30mm. Nouveauté intéressante, ce véhicule est équipé d’un système de caméra permettant à un opérateur situé à l’intérieur du véhicule d’avoir une vue à 360 degré à l’aide d’un casque relié aux caméras et suivant ses mouvements de tête. Cette tourelle est d’ailleurs équipée d’une petite touche française.

KAPLAN-20 équipé d’une nouvelle tourelle de 30mm


Sur le stand du leader turc des systèmes électroniques Aselsan, nous avons pu voir un concept de plateformes liant missiles anti-aériens Igla et un laser destiné à détruire les missiles ou les drones approchant. Un responsable d’Aselsan nous a affirmé que la société turque travaille depuis plusieurs années sur des systèmes d’armes laser.

Concept de tourelle équipée d’un lanceur Igla et d’une arme laser


Malgré les innombrables progrès turcs, certains experts doutent de la capacité des Turcs à pouvoir se passer totalement de l’importation, surtout en ce qui concerne les éléments les plus technologiquement avancés. Dans les nouveaux contrats qu’ils essayent de lier avec des sociétés étrangères (françaises notamment), les représentants turcs tentent de bénéficier d’un maximum de transferts de technologies.