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L’hydrogène en OPEX, objet de nouvelles expérimentations du SID

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Une expérimentation inédite se prépare sur le champ de tir de Captieux, à cheval entre la Gironde et les Landes. Durant plusieurs mois, des réservoirs d’hydrogène sous haute pression y seront soumis à des tirs balistiques et à des destructions par explosif par des experts militaires français. L’enjeu ? Déterminer leur résilience dans le cadre de l’alimentation énergétique d’un camp en opération extérieure.

S’ils sont moins médiatiques que le déclenchement provoqué d’une mine sous un Griffon, ces essais conduits prochainement par le Centre d’expertise des techniques de l’infrastructure de la Défense (CETID) représentent un pas important sur la voie de l’autonomie énergétique et de la décarbonation des forces poursuivie par le ministère des Armées.

Quasi inépuisable, l’hydrogène libère quatre fois plus d’énergie que l’essence lors de sa combustion tout en ne rejetant de l’eau. Autant de caractéristiques qui la place en tête des alternatives aux énergies carbonées. Davantage vecteur d’énergie que source d’énergie, l’hydrogène doit cependant être produite et stockée avant d’être utilisée. La résistance du réservoir aux attaques extérieures est donc d’autant plus cruciale qu’elle s’inscrit dans un environnement militaire, un paramètre qui comporte son lot d’inconnues. 

Si les essais déjà pratiqués par certains organismes comme le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) ont nourri les réflexions et premières orientations, « il manque à ce jour des données concernant la résilience des réservoirs aux agressions par des moyens de type militaire (balistiques, explosifs…), ainsi que les effets potentiels sur l’environnement », note le service.

La séquence portera sur des réservoirs en acier et en matériaux composites. Elle sera conduite en deux temps. Le volet balistique est attendu pour le dernier trimestre 2023. Optionnelle, la tranche relative aux essais avec explosifs devrait avoir lieu au deuxième trimestre 2024. Les résultats sont attendus à l’automne d’après, actant ou non le choix d’une solution technique qui ouvrirait la voie à l’installation de réservoirs de stockage en OPEX. 

Cette piste de l’hydrogène, le SID la poursuit depuis un moment. Dès 2018, il jetait les premières bases du concept d’ « Éco-Camp 2025 » pour réduire la dépendance énergétiques des bases françaises. Et, lorsque le ministère des Armées se dotait d’une stratégie énergétique de défense en 2020, il conduisait déjà en parallèle une étude sur « le recours à l’hydrogène pour la production électrique de forte puissance pour un usage de stationnement ». La même année, une expérimentation à partir d’un groupe électrogène hydrogène-photovoltaïque démarrait dans les îles Glorieuses. 

Depuis, la réflexion s’est maintenue tandis que la recherche de réponses changeait d’échelle. Deux initiatives, par exemple, ont été lancées fin 2022 avec l’appui financier du Fonds européen de la Défense (FEDef). Ce sont les projets « NOvel energy storage technologies usable at MilitAry Deployments in forward operating bases » (NOMAD), auquel participe le CEA, et « Energy Independent and Efficient Deployable Military Camps » (INDY), dans lequel le CEA est cette fois accompagné de Thales, Ineo Defense et Hensoldt France. 

Crédits image : SGA/SID

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