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L’explosif made in France innove…

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L’explosif est un domaine abscons, mal connu. Mais on y trouve tout de même des noms pratiquement passés dans le langage courant, comme Semtex ou C4. Le premier est un produit tchèque, le second américain. L’un comme l’autre sont vus plus ou moins confusément comme des pains de plastiques malléables et faciles d’emploi.  La réalité est un peu plus complexe, puisque les explosifs de ce type perdent très rapidement de leur souplesse quand ils sont exposés au froid. Et c’est ainsi que pour les garder au chaud, les utilisateurs se voient parfois contraints de les porter sous leurs vêtements, à leur risques et périls…

Avec l’Hexomax ®, Eurenco, filiale à 100% du Groupe SNPE, innove en proposant un explosif gardant toute sa souplesse de -40° à + 60°C. Cette réussite est due à la mise au point d’une nouvelle génération de liant permettant la fabrication d’une pate explosive extraordinairement malléable. Le résultat est un produit (d)étonnant, sans équivalent à ce jour, qu’Eurenco décline dans une large gamme de produits : sous forme de feuillet (Hexosheet ®), de bande adhésive (Hexotape ®), de pains pouvant être malaxés à la main ou même de pate appliquée au pistolet (Hexotube ®). Bien entendu, Eurenco décline toute responsabilité si vous confondez son Hexotube avec du joint silicone en refaisant votre salle de bain… Eurenco annonce également être en conformité avec la convention de Montréal obligeant les explosifs plastiques à porter un marqueur chimique dans leur composition, afin d’être détectable par les chiens et les machines.

L’Hexomax est fabriqué à Sorgues, en Provence, sur le site de l’une des plus anciennes poudreries françaises. Avec lui, Eurenco a d’ores et déjà conquis le Royaume-Uni, qui lui a attribué en 2010 le renouvellement de ses stocks de guerre : 430.000 pains de 500 g livrables entre 2011 et 2012. Et c’est ainsi que l’armée britannique mange du bon pain français (l’Hexomax est appelé PE7 par le Génie britannique). Eurenco compte à présent sur l’exemplarité de ce contrat pour percer au Moyen-Orient et dans les autres pays du Commonwealth. Les discussions sont également bien engagées avec la France, pour des besoins qui seraient dans un premier temps inférieurs de moitié à ceux de Londres.

Et quid du St Graal, le marché militaire américain ? De toute évidence, la société française souhaiterait accroitre sa présence Outre Atlantique en pénétrant le marché de la démolition. Eurenco ne semble toutefois pas vouloir s’attaquer frontalement au marché de l’US Army, estimé à plus de 800.000 pains par an ! Il serait illusoire de vouloir déloger les industriels US déjà dans la place, le risque étant en outre réel de se faire copier l’Hexomax. Au travers de partenariats bien ciblés, la société française s’oriente donc vers des marchés de niches (Marine Corps, Navy Seal, forces spéciales…) plus accessibles parce que plus souples dans leurs procédures d’achat.

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