Après la France, l’Estonie renforcera à son tour son stock de missiles sol-air MISTRAL en 2024, un projet majeur parmi d’autres susceptibles de mobiliser l’industrie de défense française.
Quelque 200 M€ seront investis cette année par la Défense estonienne dans des systèmes MISTRAL, avec pour principal enjeu de « renouveler l’accord-cadre pour garantir la durabilité du cycle de de vie de la capacité ». Entre modernisation des systèmes en service et commande de munitions supplémentaires, l’achat projeté n’est pas davantage détaillé.
L’investissement s’avère majeur pour un pays dont les dépenses de défense ont dépassé le milliard d’euros pour la première fois en 2023. Son budget annuel a triplé depuis 2020 pour atteindre près de 1,4 Md€ cette année, un palier correspondant à plus de 3% du PIB et dont le niveau restera stable jusqu’en 2027.
Dans le « club MISTRAL » depuis plus de 15 ans, l’Estonie déploie cette capacité au sein de bataillons opérant en appui des deux brigades des forces terrestres. Elle est aussi l’un des cinq pays signataires d’une lettre d’intention ouvrant la voie à l’acquisition conjointe de plus de mille missiles. Un dispositif synonymes d’économies d’échelle et au travers duquel la France a commandé 329 MISTRAL 3 en décembre dernier.
L’Estonie investira 3,5 Md€ dans ses systèmes d’armes et munitions au cours des cinq prochaines années, un effort pour lequel la filière française aura des solutions à proposer. Exemple parmi d’autres, « la capacité de feu indirect gagnera encore en puissance dans le future : cette année, nous entamerons l’acquisition d’obusiers automoteurs à roues et de munitions rôdeuses », annonce Ramil Lipp, responsable des armements au sein du Centre estonien pour les investissements de défense (ECDI).
Une enveloppe de 250 M€ est ainsi prévue sur 2024-2025 pour se doter de nouvelles pièces de 155 mm complémentaires des K9 déjà en service. L’occasion pour Nexter (KNDS France) de placer son CAESAR et pour l’Estonie de renforcer l’interopérabilité non seulement avec le partenaire français, présent dans le nord du pays avec un sous-groupement tactique interarmes dans le cadre de la mission Lynx, mais aussi avec la Lituanie, dont l’armée bénéficiera du CAESAR Mk 2 à compter de 2027.
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