De l’Espagne à l’Irak, l’entité robotique du groupe franco-allemand KNDS part à l’assaut de nouveaux marchés tout en consolidant ses positions ailleurs, perspectives de commandes à la clef.
« Nous avons de plus en plus de demandes relatives au domaine NRBC et répondant aux mêmes enjeux de détection et d’éloignement du personnel de la menace », nous explique un représentant de cette filiale désormais placée sous la bannière unique de KNDS. C’est le cas en Espagne, où un robot Nerva LG a été vendu à l’unité NRBC de la Guardia Civil. Une commande qui pourrait prochainement faire tâche d’huile auprès de leurs homologues du génie militaire, dont les unités spécialisées dans le NRCB planchent sur l’intégration d’un robot sur leurs véhicules.
Les discussions avec le véhiculier local UROVESA vont désormais bon train afin de positionner le Nerva LG, nous explique-t-on. Un exemplaire a déjà été livré à des fins d’expérimentation. L’enjeu sera de transformer l’essai pour équiper entre 15 et 20 véhicules d’un kit comprenant le robot et plusieurs charges utiles, dont le détecteur AP4C fourni par le partenaire PROENGIN.
En Grèce, la filiale a su capitaliser sur le dernier salon de défense DEFEA et sur la vente d’un premier Nerva S à l’EKAM – le GIGN local – pour marquer des points auprès d’autres utilisateurs potentiels. Une campagne réalisée à grands coups de démonstrations et avec l’appui du partenaire local, Lyssos. « C’est vraiment très encourageant pour l’avenir », pointe la filiale, qui table sur la livraison d’une dizaine de robots au cours des deux prochaines années, non seulement des Nerva LG pour l’EKAM mais aussi à d’autres services de police et unités du génie militaire.
Après le Danemark, le robot tactique ULTRO a pris le chemin de la Belgique à l’automne dernier pour deux semaines d’évaluations au profit du génie et de l’infanterie. « Les résultats ont été très probants parce qu’ils nous ont justement permis de mieux cibler les besoins précis de l’armée belge en terme d’emport en armement ou en matériel », note la filiale.
Passée cette première approche de terrain, KNDS sera bien en lice pour renouveler la capacité robotisée des unités de déminage belges en misant sur le Nerva XX. Pressenti à l’origine pour être acté au travers du partenariat franco-belge « Capacité Motorisée » (CaMo), ce marché pour huit exemplaires sera finalement conduit sous la forme classique de l’appel d’offres européen. Trois ou quatre concurrents sont attendus dans les starting-blocks. Pas de quoi effrayer le roboticien de français, pleinement intégré dans les évaluations programmées pour cette semaine. Sauf écueil, la publication de l’appel d’offres est attendue pour l’automne prochain.
Derrière l’Europe, les équipes explorent de nouvelles pistes en Irak, en Suisse et au Vietnam. L’instar de beaucoup d’autres avant, la gamme Nerva s’avère être le parfait point d’entrée pour sensibiliser une armée ou une force de sécurité aux apports opérationnels de la robotique, nous précise-t-on. Si en Irak, par exemple, les drones aériens sont connus et répandus, la robotique terrestre y reste en effet embryonnaire. Ce domaine, plusieurs acteurs locaux souhaite désormais le défricher, à commencer par une garde présidentielle et des services secrets demandeurs de systèmes discrets.
Enfin, plusieurs zones s’ouvrent à nouveau après les aléas de la crise sanitaire. C’est le cas de l’Amérique du Sud, où KNDS relance les liens établis depuis quelques années avec le bataillon des opérations spéciales de la police brésilienne (BOPE), spécialisé dans l’intervention en milieu urbain. Et en profite pour établir de premiers contacts avec le Chili et l’Argentine.