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Les exportations des PME en chute libre

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Les exportations de matériel militaire français ont atteint 8,298Md€ en 2017, révèle le dernier bulletin de l’Observatoire économique de la défense (OED). Soit une hausse de 0,04% par rapport « au niveau record enregistré l’année dernière », explique l’OED. Mais cette relative stabilité ne doit pas occulter la situation préoccupante des PME françaises, dont les exportations se sont effondrées l’année dernière.
 

Dans un laboratoire d'intégration de composant optique de Safran Electronics & Defense Germany GmBH (Crédit photo: Hermann Bredehorst / CAPA Pictures / Safran)

Dans un laboratoire d’intégration de composant optique de Safran Electronics & Defense Germany GmBH (Crédit photo: Hermann Bredehorst / CAPA Pictures / Safran)


 
En dépit d’un ralentissement de la croissance, il est inutile de paniquer selon le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne, car « les exportations d’armement restent néanmoins à un niveau élevé comparé aux années précédentes », tempérait-il dans le rapport 2017 sur le commerce extérieur français.
 
D’après le bulletin de l’OED, dont les données sont fournies par la DGDDI, les principales zones géographiques contributrices en 2017 furent les Amériques (+1,3%) et le Proche et Moyen-Orient (+4,3%), qui reste le principal eldorado des industriels français avec l’Union européenne.
 
À noter, ensuite, qu’outre les systèmes aériens, notamment grâce aux contrats engrangés par Dassault, l’industrie de défense terrestre est le principal contributeur à la croissance des exportations en 2017. Les segments porteurs sont principalement ceux des systèmes de radiodétection et autres radars et des chars de combat et véhicules blindés, dont les exportations s’élèvent à 568M€. Les importations de matériel militaire s’élèvent quant à elle à 2,2Md€ en 2017, et offrent un solde excédentaire confortable au profit de la France (+6,1Md€).
 
Enfin, si l’on combine les matériels militaires et civils exportés par la BITD, celle-ci réalise tout de même près d’un cinquième, soit 92,6Md€, du total des exportations françaises en 2017.
 
Mais – car il y a toujours un « mais » – si les PME représentent plus de la moitié des 784 sociétés exportatrices recensées par l’OED dans son bulletin, celles-ci ne captent pourtant que… 3,9% (32M€) des milliards engrangés. Pire, les ventes de matériel militaire des PME ont chuté de plus de 14 points en un an. Des résultats alarmants, et qui ne font que justifier la mise en place du fameux « plan Action PME » présenté le 31 mai par la ministre des Armées, Florence Parly. « Plus une entreprise est petite plus il faut aller vite ! Le plan n’attendra pas et s’inscrira dans la durée », a ainsi déclaré la ministre. Les 21 engagements pris comportent notamment « des réponses concrètes aux attentes exprimées par les PME et les ETI en matière (…) d’exportation et de coopération européenne », explique le ministère des Armées. Outre l’assainissement des relations entre PME et grandes entreprises, la simplification des procédures et la création d’un label spécifique, la ministre a en outre confirmé la hausse des dispositifs de soutien, qui passeront de 80M€ aujourd’hui à 110M€ annuels dans la LPM 2019-2025.
 
Alors l’industrie de défense française a-t-elle atteint un pic de croissance à l’export ? Si le rapport parlementaire sur les exportations d’armement, dont les chiffres sont généralement plus élevé car basés sur les déclarations des entreprises, permettra probablement de confirmer la tendance annuelle, il faudra certainement attendre l’année prochaine avant d’évoquer un tassement des résultats à l’export de la BITD française.

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