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Les contours du NH90 FS se précisent

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À quoi ressemblera le futur NH90 au standard forces spéciales ? NHIndustries a dévoilé les premiers détails de ce Caïman « musclé », lors d’une rapide – mais intense – visite au siège d’Airbus Helicopters, à Marignane (Bouches-du-Rhône).
 

Un NH90 TTH Caïman de l'ALAT au Sahel (Crédit photo: ALAT)

Un NH90 TTH Caïman de l’ALAT au Sahel (Crédit photo: ALAT)


 
« Le COS a besoin d’hélicoptères NH90 modernisés au standard FS », déclarait le GCOS, l’amiral Isnard, le 19 décembre 2017 à la commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale. Un besoin qui n’a, de facto, fait que grandir depuis l’été 2015 et l’annonce de la modernisation de la flotte du 4ème régiment d’hélicoptères des forces spéciales de Pau. Et pourtant… des 24 NH90 souhaités pour remplacer tous les hélicoptères de manœuvre du régiment, la LPM 2019-2025 n’en a finalement retenu que six, plus quatre en option.
 
« Les détails doivent encore être implémentés, mais la variante forces spéciales sera bien produite sur base du Caïman français », nous confirme Vincent Dubrule, directeur du programme NH90. À l’image, par exemple, du MH-60M américain, le NH90 FS conservera donc un look identique au Caïman tout en recevant de nouveaux systèmes embarqués et autres améliorations taillées sur mesure pour les besoins du COS.
 
Exit la boule FLIR d’Alenia Marconi installée sous le nez, celle-ci sera remplacée par l’Euroflir 410 de Safran Electronics & Defense, notamment sélectionné pour les futurs SDT (Patroller) de l’armée de Terre. Hormis la vision multispectrale, la boule gyrostabilisée apportera des capacités d’illumination, de pointage et de désignation laser jusqu’à 20 km de distance. Mais NHINdustries voit beaucoup plus loin. En partenariat avec Safran et Thales, l’entreprise aixoise projette de coupler l’Euroflir 410 à un « Distributive Aperture System » (DAS) afin de fournir une vision stéréoscopique à tout l’équipage. Grâce à quatre paires de deux capteurs EO/IR répartis sur tout l’appareil, le Caïman aura bientôt la vision à 360° et en relief qu’il mérite. Enfin, les NH90 français devraient également profiter des retrofit futurs, qui porteront notamment sur l’avionique et les capteurs afin d’améliorer les capacités de l’appareil en environnement dégradé.
 
Mais l’émergence du NH90 FS n’est pas uniquement conditionnée par les desiderata du seul client français. D’autres indices sur les développements en cours proviennent également… d’Australie. Client majeur de NHIndustries, Brisbane déploie une quarantaine de NH90 MRH dans son armée de terre. Et travaille actuellement avec l’industriel aixois à l’amélioration non seulement des capacités de transport sous élingue en appuyant sur le crochet et le software, mais aussi et surtout des facultés de l’appareil en matière d’aérocordage et d’extraction. Le tout, « avec une grosse orientation forces spéciales », précise Dubrule. À titre d’exemple, l’hélicoptériste travaille aujourd’hui à l’extraction en grappe d’une masse de 600 kg (ou six opérateurs équipés) sous des vents allant jusqu’à 60 nœuds (+- 110 km/h). Des essais en vol au moyen de masses ont déjà été réalisés à Marignane. Enfin, les Australiens réfléchissent à une éventuelle modification de la fenêtre arrière afin que celle-ci puisse accueillir un tireur supplémentaire.
 
L’intérêt pour le standard forces spéciales dépasse donc largement le seul territoire français car ses futurs éléments constitutifs, rassemblés sous forme de kit, seront aisément transposables sur n’importe quel TTH existant.
 
Outre l’Australie et la France, la Belgique a d’ores et déjà prévu une étude « visant à explorer les possibilités d’acquisition de kits pour engager les NH90 (…) en tant qu’hélicoptères SOF », précise la Vision stratégique pour 2030 du ministre Steven Vandeput. Si NHIndustries confirme la présence de Bruxelles à la table des discussions, l’acquisition de tels kits arrive néanmoins en seconde position dans le budget débloqué pour la création d’une Special Operations Aviation. De fait, les 130M€ prévus seront destinés en priorité à l’achat, entre 2025 et 2027, de quatre avions tactiques à décollage et atterrissage courts (STOL). Les kits SOF belges ne seront donc acquis que s’il reste des deniers disponibles en 2028. Reste un plan de secours : piocher dans les 30M€ prévus pour la modernisation globale des quatre NH90 TTH belges, un programme prévu en deux phases (2020-2023 et 2028-2030).

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