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Les armées récupéreront les 346 M€ de crédits « amputés » début 2022

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Comme annoncé, le ministère des Armées récupérera les 346 M€ de crédits « amputés » en mars dernier pour financer le plan de résilience, annonçait hier le ministre des Armées Sébastien Lecornu lors de sa première audition devant la commission de la Défense nationale et des Forces armées de l’Assemblée nationale.

Des crédits réalloués dans le PLFR

« Vous retrouverez ces 346 M€ », a confirmé le ministre des Armées en réponse à plusieurs questions posées par les députés Jean-Louis Thiériot (LR) et Jean-Charles Larsonneur (Horizons). De fait, le projet de loi de finances rectificative pour 2022 présenté hier soir rétablira la balance à l’euro près, soit 300 M€ ouverts pour la mission « Défense » et 46 M€ ouverts pour la mission « Anciens combattants ».

Bien que provisoire, cette annulation avait provoqué l’émoi des sénateurs, qui avaient alors pointé une mesure « maladroite » et « un mauvais signal donné » dans un contexte de guerre en Ukraine. « Ce sont évidemment les jeux de gestion qui nous ont permis de financer d’autres opérations urgentes », justifiait à nouveau Sébastien Lecornu, en écho aux 2 Md€ de réserves de précaution mobilisés parmi les ministères pour alimenter le plan de résilience.

Les deux-tiers des crédits annulés, soit 202,3 M€, provenaient du programme 146 « Équipements des forces ». Néanmoins, « cette annulation n’impacte pas les investissements prévus par le ministère des Armées puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022, et nous le récupérerons en juillet 2022 », précisait alors l’ex-porte-parole du ministère, Hervé Grandjean.

La marche de 3 Md€ confirmée

« Est ce qu’il faut continuer à faire des efforts ? La réponse est oui. Est-ce qu’il faut continuer à augmenter le budget des Armées ? La réponse est oui », complétait le ministre. Hier, celui-ci a également confirmé que le gouvernement « proposera une nouvelle marche à 3 Md€ (…) qui permettra de porter le budget des Armées à 44 Md€ pour l’année 2023 ».

Du côté de Brienne, la confiance semble de mise quant à l’issue des votes à venir. Parmi tous les candidats à la dernière élection présidentielle « personne ne suggère d’anéantir le budget des armées, ce qui est quand même une bonne chose parce que ça doit nous permettre d’avoir au moins une base d’accord pour la suite des constructions budgétaires », rappelait Sébastien Lecornu.

Ces moyens supplémentaires n’auront de sens « que si on les confronte à un premier retour d’expérience de ce que nous vivons en Ukraine ». Le moment est « délicat » reconnaît le ministre, car il s’agit de progresser dans le déroulé de la LPM actuelle tout en réalisant « quelques mises à jour ». C’est l’enjeu de la refonte de la LPM commandée par le président de la République auprès du chef d’état-major des armées et du ministre. De premiers ajustements seront proposés pour l’exercice 2023 « en plus de la loi de programmation militaire ».

Des premières mesures et des questions

Parmi les mesures sur lesquelles le parlement devra se prononcer rapidement, l’état des stocks stratégiques de munitions. Il ne s’agit pas seulement de compenser les dons faits à l’Ukraine, souligne le ministre. Un affrontement majeur comme celui vécu depuis février aux portes de l’Europe implique aussi des éléments de résilience, à commencer par la « capacité à reproduire très très vite ». Voire, pour certains matériels, sauter cette étape et « en profiter pour faire un saut technologique ? La réponse est dans la question ».

Deux interrogations demeurent. Quid des effets de l’inflation, un paramètre « qui n’était pas prévu » dans la LPM ? Comment maintenir les jalons des programmes en cours tout en en alimentant de nouveaux avec une LPM à enveloppe fermée ? Pour la première, le sujet sera « traité en PLF ». Pour la seconde, il faudra sans doute attendre la nouvelle mouture, dont les premières lignes directrices sont attendues à l’automne, puis le projet de loi de finances pour 2023 pour y voir plus clair.

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