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Attendu en 2035 il devrait peser environ 60 tonnes ! On prévoit déjà des frères et soeurs pour lui tenir compagnie.

 

La ministre des Armées, Florence Parly, et son homologue allemande, Ursula Von der Leyen en avril dernier (Source : Twitter / Florence Parly)

La ministre des Armées, Florence Parly, et son homologue allemande, Ursula Von der Leyen en avril dernier (Source : Twitter / Florence Parly)


 
Cette semaine, Florence Parly et Ursula Von der Leyen ont signé une lettre d’intention visant à avancer sur le programme commun du futur char de combat principal. Bien que cette signature n’apporte aucune information neuve sur le MGCS (Main Ground Combat System) elle a au moins la qualité d’être un geste politique concret : « la lettre fixe comme objectif de lancer une phase commune de démonstration d’ici mi-2019. Adaptée aux évolutions des menaces et des technologies, elle prévoit un point d’étape en 2022 et l’établissement d’ici 2024 d’un besoin opérationnel détaillé. » 
 
Sur ce projet, le lead sera allemand, profitant clairement du savoir-faire de KMW en la matière. Pour rappel, le systémier-intégrateur est une entité de la société KNDS qu’elle a formée avec les français de Nexter. Si l’on imagine bien que le duo franco-allemand a préparé depuis longtemps son projet pour le char de combat du futur, KNDS a dévoilé la semaine dernière un prototype hautement symbolique à l’occasion du salon international de défense Eurosatory : un EMBT (European Main Battle Tank) de 60 tonnes, prévu pour répondre aux besoins à court terme, équipé d’une tourelle de Leclerc (canon 120mm) sur un chassis de Leopard 2A7.
 
Le MGCS pourrait lui être équipé d’un canon de 140 mm, Nexter ayant developpé sur son site Munitions à Bourges d’impressionnants obus « flèches » de ce calibre capables de percer le blindage d’un autre char de combat principal. Un tel canon et ses munitions alourdiraient forcément le char de combat, mais la priorité étant aussi à l’allégement on croit en la qualité des ingénieurs allemands et français pour proposer des matériaux et des technologies moins encombrants.
 
Ce MGCS qui sera « pleinement intégré au programme Scorpion et au système Heer de l’Allemagne » pourra être co-développé avec encore d’autres partenaires européennes comme le souligne le communiqué reprenant la lettre d’intention. Sur cette question, La Tribune relayait il y a peu l’information selon laquelle les Italiens et leur industriel Oto Melara seraient intéressés par le projet. Plus récemment encore, ce sont les Polonais qui ont affiché leur désir d’intégrer le programme. On pense aussi à tous les utilisateurs européens du Leopard allemand (Autriche, Espagne, Portugal, Finlande, Pays-Bas, Grèce, Danemark et même la Suisse) qui devant bien le remplacer un jour, pourraient profiter de cette dynamique européenne pour s’offrir un char de nouvelle génération (en théorie, un programme en coopération faire réduire les coûts d’acquisition). A posteriori, sur la question des exportations, restera le problème de la politique en la matière, si il faut accepter une politique commune et suivre les Allemands, il n’est pas certain que le contexte politique actuel – où la Gauche et les Verts allemands poussent pour en finir avec les exportations aux États non-démocratiques – soit très bon pour les affaires.
 
Ce programme sera, il faut l’espérer, une nouvelle pierre apportée à l’édifice qui est celui de l’Europe de la Défense. Effectivement, bien que cette expression traine dans nos oreilles depuis des dizaines d’années, que ce soit suite à l’élection d’Emmanuel Macron ou de Donald Trump qui demandent, chacun à leur manière, aux Européens de prendre leur défense en main, on a aujourd’hui devant nous un mouvement certain qu’il faut poursuivre avec tous les efforts possibles avant que « l’excitation » retombe. Et puis, si l’Europe de la Défense ne se fait pas, il restera peut-être le couple formé par la France et l’Allemagne qui possèdent les deux armées et les deux économies les plus solides de l’Union Européenne.
 
L'EMBT dévoilé sur le stand de KNDS à l'occasion d'Eurosatory 2018, on reconnait bien la tourelle du Leclerc (Crédits : Forces Opérations Blog)

L’EMBT dévoilé sur le stand de KNDS à l’occasion d’Eurosatory 2018, on reconnait bien la tourelle du Leclerc (Crédits : Forces Opérations Blog)


 
Outre le MGCS, les Allemands se montrent très favorables aux propositions françaises pour un couple à deux ou élargi. Ce mois-ci la chancelière Merkel est intervenue dans la presse allemande pour se joindre à la motivation d’Emmanuel Macron sur l’Europe de la Défense. Surtout, dans le même temps que les deux pays signaient pour le MGCS ils signaient aussi pour l’avion de combat du futur (SCAF), pour l’idée de l’artillerie du futur (dit CIFS, où l’on espère le lead français), et l’Allemagne annonçait vouloir adhérer au projet français d’initiative européenne d’intervention (IEI). D’après le communiqué du ministère des Armées à ce sujet, l’IEI devrait se concrétiser avec la signature d’une lettre d’intention dans les jours qui viennent entre tous les pays partenaires, puis dans quelques mois, les premières réunions officielles, les premières réunions stratégiques d’États-majors puis les premières « activités opérationnelles ».

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