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Un point du plan stratégique 2030 du ministre de la Défense belge, Steven Vandeput, est resté dans l’ombre médiatique malgré les efforts budgétaires qu’il induirait : doter les forces terrestres du Royaume de capacités de défense antimissile balistique (ou système BMD, pour Ballistic Missile Defense), une idée évoquée par Vandeput le 17 février face à la commission de la défense de la Chambre des représentants de Belgique: « (…) Le système BMD (pourrait) concerner la Composante Terre et (…) une étude sera réalisée pour définir notre choix entre un petit dispositif radar, qui coûte 50 millions, et le full Monty [littéralement « la totale », donc une batterie antimissile complète], qui vaut 600 millions »,  leur expliqua Vandeput.
 

Verra-t-on un système tel que le SAMP-T d'Eurosam protéger le territoire belge?

Verra-t-on un système tel que le SAMP-T d’Eurosam protéger le territoire belge?


 
« À ce stade, cette étude n’a pas d’autre but que de déterminer la faisabilité d’une telle initiative. Nous nous trouvons donc bien dans une phase purement exploratoire », ajouta le ministre, justifiant cette étude par la nécessité de contribuer à l’initiative « Ballistic Missile Défense » lancée par l’OTAN en 2010. « La défense antimissile balistique est une capacité majeure qui doit être constituée de manière multilatérale. Le but de tous les États-membres est donc d’y contribuer », dit-il. Si le système Patriot, produit par Raytheon, est régulièrement cité en exemple par Vandeput, deux autres technologies mises en œuvre ou commandées par les pays de l’OTAN pourraient également convenir en cas de « full Monty »: le SAMP-T proposé par le duo Thales-MBDA au sein du consortium Eurosam, ou le MEADS (Medium Extended Air Defense System) de Lockheed Martin, sélectionné en 2015 par l’Allemagne.
 
Ce plan « full Monty », doté d’un budget de 588M€, mobiliserait 172 militaires et conduirait à l’achat d’une batterie de six lanceurs « de type Patriot », précisa le ministre lors de la présentation de son plan stratégique. De quoi répondre à l’ambition exprimée de déployer cette batterie « 12 mois par an » et de permettre à la Belgique d’opérer un virage stratégique radical après son refus de remplacer ses systèmes MIM-23 Hawk par des batteries Patriot dans les années 1980.
 
Ce scénario nécessiterait néanmoins de sacrifier une partie du budget de modernisation de la composante Terre qui passerait de 1,9Md€ à 1,4Md€. Cette hypothèse a d’ores et déjà provoquée l’ire des partis politiques belges, tant dans la majorité que dans l’opposition, dont certains membres n’ont pas hésité à qualifier le projet « d’idée idiote » ou de « mort-né ».

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