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Jusqu’à 600 M€ pour poursuivre l’externalisation du transport aérien

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Le ministère des Armées continuera d’externaliser une partie des missions d’affrètement aérien nécessaires à la conduite des opérations. Une nouvelle consultation vient d’être lancée, mettant à nouveau en lumière l’absence de solution souveraine en matière de transport hors-gabarit. 

Jusqu’à 600 M€ sur sept ans

La baisse de voilure au Sahel et les autres moyens mobilisés pour renforcer le flanc Est de l’Europe avait remisé le sujet au second plan, mais le recours aux opérateurs privés pour certaines missions de transport aérien reste bien d’actualité. Preuve en est avec ce nouvel appel d’offres publié la semaine dernière par la Plateforme affrètement et transport (PFAT) de Vélizy-Villacoublay. 

Conclu pour une durée de sept ans, l’accord-cadre envisagé par la PFAT sera subdivisé en deux grands ensembles, eux-mêmes répartis en plusieurs tranches. D’une part, un besoin portant sur des aéronefs capables de transporter jusqu’à 125 tonnes de fret par vol, dont des matériels hors-gabarit tels que plusieurs véhicules ou hélicoptères en simultané. 

Et d’autre part, un lot axé sur le transport de personnels via des aéronefs de un à 19 passagers et de 32 à 366 passagers. Fourchette budgétaire avancée : d’au minimum 98 M€ à près de 600 M€ pour la durée du marché, enveloppe aux deux tiers fléchée vers le transport de fret. 

Seul un opérateur, bien connu des services français, est aujourd’hui en mesure de répondre au besoin hors-gabarit : Antonov Logistics Salis, entreprise basée en Allemagne et détenue en majorité par l’ukrainien Antonov Airlines. Mise à profit en février 2022 pour déployer l’échelon national d’urgence en Roumanie, sa flotte de gros porteurs An-124 a néanmoins été réduite à cinq appareils à l’issue de l’attaque russe sur Kyiv.

Une solution européenne ?

Pour le hors-gabarit, le recours à l’externalisation restera la seule option en l’attente d’une hypothétique plateforme développée entre États européens. « La guerre russo-ukrainienne a considérablement réduit la flotte logistique d’Antonov. Cela a créé trou capacitaire stratégique émergent dans les années à venir sans solutions claires de remplacement », pointait fin mars la Commission européenne. 

Cette dépendance critique, l’Europe projette d’y répondre via le programme « Strategic Air Transport for Outsized Cargo » (SATOC) piloté par l’Allemagne et auquel participe la France. Au menu de la prochaine vague de projets soutenus par le Fonds européen de la défense, le sujet sera lancé l’an prochain et bénéficiera d’un financement européen de 20 M€. 

L’enveloppe de départ est limitée, mais elle permettra au moins d’entamer les études et de définir les options susceptibles d’aboutir à une capacité initiale à court terme et à une pleine capacité au cours de la prochaine décennie. « Toutefois, le délai peut être accéléré si cela est jugé nécessaire pour répondre aux exigences des États membres de l’UE et des pays associés au FEDef (Norvège) », stipule la Commission européenne. 

Plateforme « de soutien » et non « de combat », SATOC pourrait, à ce stade, tout autant découler de la modification d’un appareil existant que d’une feuille blanche. La combinaison des deux scénarios est l’une des voies envisagées pour répondre au calendrier évoqué plus haut. Un usage dual n’est également pas exclu pour renforcer les économies d’échelle et réduire les coûts de développement et opérationnelles d’une flotte dont l’envergure resterait limitée. 

Crédits image : OTAN

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