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Inquiétudes norvégiennes

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Les forces armées norvégiennes ne sont pas suffisamment préparées pour défendre leur pays en cas d’attaque. Ce constat alarmant de l’amiral Haakon Bruun-Hanssen, chef d’état-major de la Défense norvégienne (Forsvaret), apparaît dans le rapport annuel des forces armées du pays publié le 11 avril. Bruun-Hanssen prévient que la multiplication des opérations extérieures et les exercices internationaux successifs ont creusé l’écart entre l’ambition et les capacités réelles, tant financières que matérielles, de l’armée norvégienne.
 

L'amiral Haakon Bruun- tire la sonnette d'alarme: la Norvège ne peut défendre ses frontières

L’amiral Haakon Bruun-Hanssen tire la sonnette d’alarme: la Norvège ne peut pas défendre ses frontières


 
La politique de sécurité de l’environnement de la Norvège avait déjà fortement évolué en 2014, expliquait Bruun-Hanssen dans le rapport annuel précédent, ajoutant que ce constat « est toujours d’actualité, un an après […]. Nous avons observé une augmentation de l’activité militaire de la Russie dans notre voisinage direct ». En conséquence, les exercices de l’OTAN se sont multipliés, de même que les patrouilles de la marine norvégienne dans les eaux de l’Arctique. À ces nouvelles missions s’ajoutent les opérations internationales et de maintien de la paix déjà en cours en Irak, en Afghanistan, au Sud-Soudan et au Mali. « Nous ne sommes pas dimensionnés pour autant d’opérations simultanées », s’inquiète Bruun-Hanssen. L’éparpillement des forces norvégiennes autour du monde a en effet contribué à rendre secondaires leur entraînement et la maintenance du matériel.
 
Or, les incertitudes concernant le conflit en cours en Ukraine ainsi que la menace terroriste croissante exigent d’urgence une meilleure préparation des troupes au sein du territoire national. « La chose la plus importante pour les forces armées norvégiennes est d’avoir un nouveau plan à long terme qui nous permettra de relever les grands défis auxquels nous pourrions faire face, à savoir une attaque militaire contre la Norvège. C’est un vrai problème face auquel nous n’avons pas été suffisamment bien préparés », précisait le 11 avril Bruun-Hanssen lors d’une conférence de presse donnée en marge de la publication du rapport.
 
En outre, les opérations supplémentaires n’ont pu être financées qu’en redéfinissant les priorités, ce qui a mis sous pression tout l’appareil militaire norvégien. « La défense de tous les jours n’est pas envisageable selon ce cadre financier », prévient le chef d’état-major. L’explosion des coûts opérationnels s’est fait au détriment des missions de support, tel que la logistique. « Un défi simple mais de longue haleine concerne le manque de pièces détachées et d’entretien », explique-t-il.
 
Autant d’inquiétudes qui ne trouvent paradoxalement aucun écho dans le projet de budget 2016 de la défense norvégienne. Si celui-ci doit augmenter de 9,8% pour atteindre 5,3Md€ (1,54% du PIB), ses principales priorités seront l’acquisition de chasseurs F-35, le renforcement du renseignement militaire et l’expansion des patrouilles sous-marines dans le grand Nord. Aucune enveloppe supplémentaire n’est donc prévue pour intensifier l’entraînement des troupes sur le territoire national ou assurer l’entretien du matériel existant, deux piliers pourtant essentiels à la défense des frontières nationales.

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