Les soucis de coordination entre industriels sont désormais réglés mais le retard se confirme pour l’Eurodrone, projet européen dont le prochain jalon de développement se voit reporté du début de l’automne prochain à la fin du printemps 2025.
Le ministère de la Défense allemand avait allumé le feu en février dernier : l’Eurodrone, ce programme de 7,1 Md€ prévoyant la livraison de 60 drones MALE et des équipements associés au profit de la France, de l’Allemagne, de l’Italie et de l’Espagne, se voyait ralentir en raison de « problèmes de coordination entre le maître d’oeuvre Airbus Defence and Space et le sous-traitant français Dassault ».
Non détaillés par les intéressés, « les problèmes sous-jacents ont depuis été résolus », indique la Défense allemande sur base des informations données par Airbus Defence and Space (ADS). Retrouvé « au tournant 2023/2024 », l’alignement industriel se solde néanmoins par un décalage supplémentaire de huit mois. Programmé pour septembre 2023, l’achèvement de la revue de conception préliminaire (PDR) n’aura en effet été atteint que le 6 mai dernier.
Ce retard ne sera pas résorbé selon la partie allemande. L’achèvement de la revue de conception critique (CDR), ultime jalon dans la conception de l’architecture et du système, est donc postposée de septembre 2024 à mai 2025. Heureusement, sans conséquence financière pour les quatre clients.
Deux nouveaux contrats sont par ailleurs en préparation pour « davantage concrétiser les contributions nationales ». L’un portera sur une étude visant au renforcement des capacités de récolte de géoinformations, l’autre sur une étude relative à l’amélioration des capteurs dans le domaine du renseignement d’origine électromagnétique (ROEM). Leur notification devrait intervenir courant 2024.
Si l’envol du prototype reste planifié pour 2027, l’Allemagne conjugue désormais le calendrier des livraisons au conditionnel. Berlin attendrait toujours ses premiers appareils courant 2030, mais c’est sans compter un décalage global avant l’entrée en service désormais estimé à 18 mois. La hausse de la facture nationale initiale, elle aussi de l’ordre de la conjecture, reste évaluée à près de 1,4 Md€.
Ce drone de 12 tonnes et 30 mètres d’envergure pourra notamment conduire des missions de lutte anti-sous marine et anti-surface, des domaines d’emploi pour lesquels Paris et Berlin pourraient converger. Lancé en binational puis mis au placard, le programme « Maritime Airborne Warfare System » (MAWS) resurgissait en avril dernier avec la notification d’une étude supplémentaire auprès d’un consortium allemand. Présenté comme un système de système, MAWS intégrerait un volet inhabité pour lequel l’Eurodrone, doté « d’un potentiel de croissance », est « envisagé à long terme pour une approche conjointe franco-allemande ».
Crédits image : Airbus Defence and Space