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Le F-22 de l'USAF. Un marteau pour écraser une mouche ?

Le F-22 de l’USAF. Un marteau pour écraser des moucharabiehs ?


Grande nouvelle : dans les premières heures du 23 septembre l’US Air Force a pour la première fois employé ses F-22 au combat, dans les cadre des opérations contre l’Etat islamique. Après deux décennies de controverses, neuf ans après l’entrée en service opérationnelle de l’avion et deux ans après les incidents à répétition (intoxication gazeuse des pilotes) qui avaient immobilisé l’avion pendant cinq mois, voici le F-22 relancé sur la scène internationale.
Pur héritage de la guerre froide, excessivement sophistiqué et hors de prix, le F-22 ne semblait pas devoir trouver d’adversaire à sa mesure. C’est maintenant chose faite, un bâtiment (un « centre de commandement » selon la terminologie américaine) dans le nord de la Syrie ayant fait les frais des munitions à guidage GPS (sans doute des JDAM de 500 kg) larguées par des avions du 1st Fighter Wing. L’affaire ne manque pas de sel, le F-22 ayant été utilisé totalement à contre emploi. L’avion est né chasseur pur, appareil de supériorité aérienne sans équivalent au monde. Mais après quelques années d’emploi, et pour lui sauver la mise, l’US Air Force lui a donné à contre-cœur une capacité air-sol. Comme un vulgaire F-16…
C’est donc cette capacité qui a été utilisé en Syrie, bien qu’il ne faille pas exclure l’utilisation simultanée des F-22 en protection des raids, pour le cas improbable ou la chasse syrienne aurait souhaité venir renifler les avions américains. Outre la capacité à tout voir et tout entendre autour de lui, la furtivité et la supercroisière (capacité à évoluer en supersonique sur de longues distance et de façon relativement économique en carburant) sont les deux autres caractéristiques essentielles de l’avion. Ni l’une ni l’autre ne présentaient d’intérêt dans les bombardements contre l’Etat islamique. L’opération en cours a d’ailleurs vu l’emploi d’une large gamme d’appareils « traditionnels »,  tels que les F-16, F-15, F/A-18, AV-8B et autres bombardiers B-1B. L’USAF a longtemps expliqué que le F-22 était trop perfectionné pour être engagé dans des guerres dites asymétriques, en Afghanistan ou en Irak. Empêtré dans ses problèmes de génération d’oxygène, l’avion n’avait pas non plus été engagé en Libye. Le credo a donc aujourd’hui changé.
Mais il y a peu de chances qu’un engagement sans danger contre des djihadistes montés sur des pick up s’avère suffisant pour redorer le blason de l’avion commandé à seulement 187 exemplaires, pour un coût unitaire estimé à 400 millions de dollars. Bombarder l’Etat islamique avec du F-22, c’est comme prendre un TGV pour aller de Paris à Versailles.  Ca fait riche mais n’apporte guère de plus value…

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