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Fonds européen de la défense : la BITD française surfe sur la première vague de projets

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La promotion « 2021 » du Fonds européen de la défense (FED) est connue. Une soixantaine de projets ont été retenus pour un financement global de près de 1,2 Md€. À l’instar des mécanismes précurseurs EDIDP et PADR, la filière défense française y est particulièrement bien représentée.

1,2 Md€ en faveur de 61 projets

Le verdict est tombé ce 20 juillet : 61 projets de R&D collaboratifs seront soutenus à hauteur de 1,2 Md€ grâce au FED. Une première enveloppe divisée entre projets de développement complémentaires des contributions nationale (845 M€) et projets de R&D adressant les menaces et défis futurs (322 M€).

L’intérêt de la BITD européenne aura été « significatif », pointe une Commission européenne destinataire de 142 offres pour les 23 thématiques proposées. La ligne budgétaire débloquée profitera à 692 entreprises de 26 pays européens et de Norvège, dont plus de 40% sont des PME. La Commission européenne entame maintenant les négociations en vue d’une contractualisation avec chaque consortium d’ici la fin de l’année. 

« Grâce au Fonds européen de la défense, la coopération européenne dans le domaine de la défense devient de plus en plus la norme. Nous dépensons mieux en dépensant collectivement. Les États membres et l’industrie européenne de la défense en bénéficieront tous, quelle que soit leur taille », déclarait le commissaire européen au marché intérieur, le Français Thierry Breton. 

Cette vague initiale touche à quinze domaines majeurs. Plus de 150 M€ sont fléchés vers le combat terrestre, second sujet le mieux abondé après le combat aérien. Et ce, sans compter l’apport de sujets apparentés ou transverses tels que les matériaux et les composants (34,6 M€), la mobilité et la protection (49,1 M€), la défense anti-aérienne (100 M€). Plus de 5% du budget soutiendront des « idées révolutionnaires qui seront source d’innovation et permettront de changer radicalement les concepts et la conduite des activités de défense ». 

La BITD française en pointe

Avec 178 entités sélectionnées, participations multiples comprises, la BITD française est la plus impliquée, devant l’Italie (156) et l’Espagne (147). Certaines « petites » industries tirent aussi leur épingle du jeu, la Grèce (75) et la Belgique (41) en tête. 

Mieux, les acteurs français piloteront un tiers des consortiums constitués, bien plus qu’aucun autre pays. Certains le sont par des PME ou des startups comme DELAIR, Share My Space et Magellium, respectivement à la tête des projets HYBRID, SPRING et ALTISS. Pour DELAIR, il s’agira de capitaliser sur l’expérience acquise avec son Hydrone pour progresser vers un « drone à hydrogène de reconnaissance du champ de bataille et de renseignement ». 

Parmi les grands dossiers terrestres, citons FAMOUS2, ENGRT ou encore MARSEUS.  Ce dernier s’inscrit dans la continuité du projet LynkEUs conduit par MBDA depuis fin 2020. ENGRT (EU Next Generation Rotorcraft Technologies) contribuera à déterminer les besoins futurs, à établir une feuille de route, à la réalisation de démonstrateurs au profit d’hélicoptères militaires de nouvelle génération. Airbus Helicopters et les 23 entreprises et laboratoires qu’ils coordonnent recevront 40 M€. 

Quant à FAMOUS2, celui-ci s’appuiera sur les travaux issus de FAMOUS, projet précurseur lancé en 2020 et toujours en cours. Le sujet est majeur et, avec 95M€ octroyés sur quatre ans, capte l’essentiel des fonds du volet terrestre. Confié au finlandais Patria, FAMOUS2 repose principalement sur les industriels déjà impliqués dans FAMOUS, dont Arquus et Nexter Systems. Dans un communiqué, le premier s’est dit « fier de participer à l’amélioration des capacités européennes en matière de Défense, notamment au niveau de l’innovation et de la coopération entre les acteurs clés de l’industrie de Défense européenne ».

« Le projet FAMOUS2 devrait débuter en 2023 et se terminer en 2026. Il se concentrera sur l’architecture des véhicules, qui sera suivie par la conception, la production et les essais des prototypes développés dans ce cadre, » complète Arquus. L’effort participera à son tour à maximiser les synergies, la standardisation et l’interopérabilité des véhicules militaires en service ou futurs en tablant sur des briques technologiques communes. Arquus, spécialiste des véhicules blindés légers et moyens jouera notamment un rôle dans l’architecture des véhicules, la mobilité et la gestion de l’énergie. Certains résultats profiteront directement au programme VBAE, bientôt placé sous conduite franco-belge.

Ouvert fin mai, le second appel à projets du FED couvre 33 sujets dans 16 catégories, pour un total de 924 M€. Une nouvelle carte à jouer pour une filière française qui a déjà progressé sur certaines thématiques à venir comme les textiles intelligents, le combat collaboratif terrestre ou encore les canons électromagnétiques. 

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