Garde nationale? Reserve? Quelle est la différence? Suite à un petit-déjeuner ce matin avec le général de division Gaëtan Poncelin de Raucourt, secrétaire général de la garde nationale, FOB peut vous éclairer, et ce quelques jours avant le 1er anniversaire de la garde nationale. En effet, celle-ci a été officiellement créée par le décret n°2016-1364 le 13 octobre 2016 avec le triple objectif de renforcer les armées, la police nationale et la gendarmerie ; répondre au besoin d’engagement de la part des jeunes notamment après les attentats de 2015 ; et contribuer à la cohésion et à la résilience nationale.
En fait, il n’y a pas de différence entre « garde nationale » et « réserve », simplement la garde nationale est le « toit » sous lequel se trouve les réservistes des armées de terre et de l’air, de la marine, de la gendarmerie et de la police nationale. Les gardes nationaux, ou réservistes, les termes sont interchangeables, sont pleinement intégrés dans l’active, ils n’ont pas de signes distinctifs et n’ont pas de mission en propre mais s’inscrivent dans les missions des armées, de la gendarmerie et de la police.
Même si ces civils se considèrent encore aujourd’hui comme des « réservistes » l’objectif de Poncelin de Raucourt et que d’ici quelques années ils se considèrent plutôt comme des gardes nationaux. Il s’explique : « Le terme ‘garde nationale’ donne la notion de l’emploi tandis que le terme ‘réserviste’ donne l’idée d’un non-emploi : ‘je réserve quelque chose’ veut dire que je le mets de côté, que je ne m’en sers pas, et c’est cette idée du ‘non-emploi’ qui prévalait dans l’esprit public. »
Loin du non-emploi au contraire, chaque réserviste aura eu en moyenne 35 jours d’activité en 2017, trois de plus qu’en 2016. Environ 10 % des 69 349* hommes et femmes de la garde nationale, 7300 très précisément, sont employés tous les jours, dont environ 1000 sur des missions de protection. Parmi eux, l’équilibre du tiers est maintenu entre les réservistes des armées, de la gendarmerie et de la police nationale.
L’objectif du général est que d’ici la fin 2018 le nombre de réservistes atteigne 85 000 dont 9250 seraient employés chaque jour.
La première décision qu’un futur garde nationale doit prendre est de décider s’il veut s’engager dans les armées, pour la gendarmerie ou pour la police. Le site web de la garde-nationale (que vous pouvez consulter ici) le guide d’après ses réponses à quelques questions simples. Si c’est une des armées, il doit choisir ensuite son régiment. Après une formation exigeante de 15 jours il deviendra ensuite membre de la RO1 (réserve opérationnelle d’engagement), ou la réserve civil de la police. Tous reçoivent une rémunération liée à leur mission : en moyenne 1815€ nets par an non-imposable. Mais cela peut monter vite. Un retraité par exemple, touchera 4 570€ pour 46 jours de réserve, un demandeur d’emploi 3 080€ pour 47 jours, un étudiant 1 520€ pour 31 jours et un actif 1 100€ pour 23 jours.
Tous ceux qui ont un passé militaire remontant à moins de cinq ans sont automatiquement inscrits dans la RO2. Ce vivier compte 67 572 anciens militaires et 26 289 anciens gendarmes.