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FOB Interview : Daniel Bechennec.

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Peintre et illustrateur, Daniel Bechennec est bien connu pour son extraordinaire sens du détail et le dynamisme qui se dégage de ses compositions. Essentiellement présent dans le domaine de l’aéronautique et de l’industrie d’armement, il est l’auteur des premières « vues d’artiste » présentant le CRAB de Panhard en action.

 

Daniel Bechennec, vous êtes un peu le Michel Ange de la culasse…

 

Je reconnais sans fausse honte une certaine inclination pour la chose militaire… J’ai peint beaucoup de sujets aéronautiques dans ma carrière, en travaillant notamment pour la revue Le Fana de l’Aviation, Eurocopter, le fabriquant de maquettes Heller ou encore le missilier MBDA. Que ce soit pour Heller ou MBDA, j’ai également illustré des sujets « terre » et « mer ». Dans le domaine terrestre, j’ai également réalisé de nombreux travaux pour ce qui s’appelait encore à l’époque le GIAT, pour Sagem et maintenant pour Panhard. Quant au maritime, DCNS me fait confiance depuis presque un an.

 

Votre dernier travail sur le CRAB de Panhard a été reproduit dans de nombreuses publications. Comment avez vous fait pour travailler sur ce véhicule alors qu’il était encore un projet secret ?

 

Panhard m’a contacté quelques semaines seulement avant le salon Eurosatory. On m’a soumis des vues en CAO (conception assistée par ordinateur) et 3D  du CRAB. Il allait de soi que je n’allais pas tout déballer au café du coin… Nous avons pu définir, avec Panhard, sous quel angle nous allions le représenter dans ses différentes versions.

 

Combien d’illustrations avez vous réalisé ?

 

J’ai dessiné trois vues du CRAB et une autre du Sphinx. Les délais étaient très courts, à peine plus d’un mois et ce fut très « chaud ». J’ai travaillé dix heures par jour et 7 jours sur 7 pour terminer à temps… De véritables cadences infernales !  Mais foin des jérémiades :  mon activité implique parfois ce genre de sport.

 

De quelle latitude disposiez-vous pour réaliser ces illustrations ?
 

Pour le CRAB en version désertique, publié dans Raids, j’ai choisi d’insister sur la vitesse de déplacement du véhicule : la vision au grand angle de la scène permettait d’avoir des lignes de fuite dynamisant l’image et l’effet de vitesse était accentué par le filé du premier plan et les ornières de la piste. La tourelle tournée à 10 heures et le léger dévers accentuent le dynamisme. J’ai ensuite proposé un camouflage vanille café qui a été accepté…

 

Le CRAB en version « combat urbain » a quant à lui fait la couverture de DSI…

 

J’ai repris le cadrage et la présentation d’une illustration qui plaisait bien et que j’avais réalisée il y a quelques années pour la maquette du VAB à l’échelle 1/35, chez Heller. Le camouflage urbain est de mon invention. Il ne devait pas être trop présent pour garder lisibles les lignes du véhicule. Le décor que j’avais proposé initialement était un peu trop apocalyptique. On m’a dit qu’il ne fallait pas faire un nouveau Stalingrad… De la première version, j’ai donc enlevé pas mal de gravats pour faire apparaître plus de bitume sur l’avenue

Avec quels outils travaillez vous sur vos illustrations ?

 

Essentiellement avec de la gouache et des crayons de couleur. Les crayons apportent un peu de grain, du moelleux par dessus le lavis de la gouache. Ils permettent de préciser proprement et commodément les lignes de structures, les éléments à faire ressortir ou encore de créer certains effets au flou.

 

Quel est votre point de vue d’illustrateur sur le matériel Panhard ?

 

Le CRAB me plait beaucoup parce qu’il symbolise parfaitement le coup de patte des designers de Panhard. Il y a ce style particulier de la face avant, des blocs-phares, des passages de roues que l’on retrouve aussi sur les VBL ou VBR. J’ai aussi un faible, dans un autre style et un genre plus modeste, pour la petite A3 ex-Auverland, aujourd’hui Panhard. Je la préfère nettement à son homonyme de chez Audi, mais je suis peut-être le seul en France…

 

Le triskell breton qui accompagne votre signature, c’est pour manger des crêpes gratuitement à Montparnasse ?

 

Pourquoi pas ? C’est un excellente idée, je n’y avais pas pensé… C’est avant tout un clin d’œil à mes origines bretonnes, et même pire, bigoudènes. Mais je ne suis pas enfermé dans le régionalisme :  j’ajoute depuis peu le sacré cœur devant mon nom… Il nous parle de notre Nation…

 

Notre illustration : Daniel Béchennec devant la maquette du CRAB, au salon Eurosatory. Notez le camouflage urbain de la chemisette de l’artiste, lui-même très urbain (parfois) (photo Frédéric Lert)

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