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FOB Interview : colonel Bruno Bert, chef de corps du 92ème Régiment d’infanterie. (1ère partie)

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Pendant un peu plus de quatre mois, entre le 19 janvier et le 26 mai dernier, le 92ème Régiment d’Infanterie a été lourdement engagé dans l’opération Serval. FOB revient aujourd’hui sur cette opération au cours de laquelle les « Gaulois » de Clermont Ferrand on remarquablement manœuvré.

Quelle a été précisément la participation du 92ème RI à Serval ?

Le régiment a fourni deux unités élémentaires (compagnies) et une partie commandement qui ont servi de colonne vertébrale au GTIA 2. J’étais moi-même chef du GTIA qui s’est constitué avec l’apport d’autres unités de la 3ème brigade mécanisée : je peux citer par exemple les moyens du génie fournis pour l’essentiel par le 31ème RG de Castelsarrasin, des éléments d’artillerie du 68ème RAA de la Valbonne ou encore des éléments blindés du 1er RIMa d’Angoulême. Pour compléter notre dispositif, le 126ème RI nous a également fourni des renforcements, notamment au niveau de la compagnie de commandement et de logistique.

Comment s’est fait le déploiement vers le Mali ?

Nos matériels et une partie des hommes sont partis par la mer en utilisant le BPC Dixmude de la marine nationale. D’autres hommes sont arrivés sur place directement en avion. L’embarquement s’est fait à Toulon et certains matériels ont rejoint le port par la route tandis que d’autres arrivaient en train. Cela a notamment été le cas des VBCI qui étaient déjà embarqués sur les wagons plats puisque nous devions partir en manœuvre…

Quel préavis avez vous eu ?

Quelques heures à peine, avec une alerte déclenchée en plein week end. Nous étions d’alerte Guépard depuis septembre dernier et ce pour une période de six mois. Notre capacité à réagir à la surprise est un point clef à retenir de notre engagement.

Combien de VBCI  avez vous amené au Mali ?

De quoi équiper deux compagnies de combat. Nous avons été un des premiers régiments à recevoir ce véhicule en 2009 et nous le maîtrisons à présent parfaitement.

Le 92ème RI était-il « félinisé » à son départ pour Serval ?

Non, nous ne l’étions pas. Nous commençons la « félinisation » maintenant.

Vous êtes parti de Toulon le 21 janvier 2013, quand êtes vous arrivé au Mali ?

Nous avons débarqué à Dakar le 28 janvier. Nous avons reconditionné le matériel et nous sommes partis par la route vers le Mali 48 heures plus tard. Nous sommes enfin arrivés à Gao le 8 février, après un saut de 2500 kilomètres ! Les VBCI ont voyagé sur porte-chars ou par leurs propres moyens suivant les étapes. Les élongations importantes ont été une caractéristique essentielle et constante de cette opération.

Sur place, quel a été votre secteur d’activité ?

Le GTIA 2 travaillait dans le secteur du grand Gao, avec des éléments envoyés vers Tombouctou et Ménaka.

Comment se sont comportés vos VBCI pendant l’opération ?

Ce véhicule de combat m’a impressionné ! Nos soldats ont pu en utiliser toutes les capacités, dans des conditions très difficiles. Le bilan est remarquable ! Le VBCI a une fois de plus fait la preuve de sa très grande mobilité sur tous les types de terrains rencontrés : les zones roulantes où il peut aller très vite, les zones rocailleuses dans les oueds, les zones sablonneuses… Le VBCI passe partout ! J’ajoute que le gabarit du véhicule n’a pas été gênant, y compris dans Gao. Le VBCI se pilote de façon très précise…

Quelle a été la fiabilité de l’engin ?

Nous avons accumulé environ 6000 kilomètres par véhicule et nous n’avons rencontré que peu de pannes importantes. Les petites pannes étaient très rapidement réparées et ne nous ont jamais arrêtés… Nous avons redécouvert à cette occasion que l’avantage du 8×8 est que l’on peut rouler de nombreux kilomètres avec un pneu crevé, ce n’est pas un souci…

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