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Eurosatory 2024 : Survey Copter se redimensionne pour produire le CAPA-X

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Survey Copter a exposé une maquette à l’échelle ½ de la configuration finale de son drone modulable Capa-X, qui avait été dévoilé pour la première fois l’année dernière, à SOFINS. Pour la petite entreprise drômoise, filiale d’Airbus, l’objectif est clair : préparer rapidement l’outil industriel pour une production en série dès 2025, en espérant séduire les armées d’ici là.

Le drone modulaire par excellence

Développé sur fonds propres, le Capa-X est un drone de la gamme des 100-150kg conçu dès l’origine pour une modularité extrême. A partir d’une cellule commune, il est possible de changer facilement la voilure et le mode de propulsion. Le drone peut ainsi être proposé avec une simple hélice propulsive (vol horizontal uniquement) ou un combo hélice propulsive et kit de décollage et atterrissage vertical (VTOL). Il peut aussi opter pour une grande envergure, pour plus d’allonge, ou une voilure réduite, pour plus de compacité et de manœuvrabilité.

La maquette exposée à Eurosatory adopte une aile longue et le mode de propulsion VTOL. Ce dernier est intégré directement dans les poutres qui soutiennent l’empennage et le relient à la voilure. Chaque poutre est ainsi équipée de deux petites hélices de sustentation et d’un bloc batterie, que l’on retrouve désormais à l’aplomb de la voilure, le tout n’étant utilisé que pour les phases de décollage et atterrissage. La propulsion horizontale est quant à elle assurée par un petit moteur thermique à quatre temps, plus silencieux et économe que les moteurs deux temps souvent utilisés sur ce type de drones.

Vues côte à côte de la nouvelle et de l'ancienne configuration du Capa-X
À droite, le Capa-X tel qu’il avait été présenté à SOFINS. À gauche, la nouvelle configuration représentative du premier démonstrateur. On notera le déplacement de la boule optronique avant, désormais dégagée du train d’atterrissage, ainsi que l’épaississement des poutres au niveau de la jonction avec les ailes, afin d’intégrer des batteries hautes performances. © Survey Copter

Avec une masse maximale au décollage inférieure à 150kg, le CAPA-X dispose d’une autonomie d’une dizaine d’heures et peut voler à 150km/h. Sa capacité d’emport dépend de la configuration choisie, mais peut typiquement embarquer une boule optronique jour/nuit légère et une charge ventrale d’une petite dizaine de kilos. La configuration de l’appareil permet ainsi d’emporter sous le ventre un senseur lourd (boule optronique, radar, etc.) ou un module cargo permettant de déposer munitions et matériel au plus près des troupes.

Survey Copter se tient prêt pour le programme SDTL

Avec le Capa-X, Survey Copter vise aujourd’hui le marché du SDTL (Système de Drone Tactique Léger). Confirmé lors de la publication de la LPM 2024-2030, le SDTL vise à fournir une trentaine de drones tactiques au bénéfice de l’Armée de Terre et des forces spéciales. Les engins devront avoir une masse maximale de 150kg, pour une charge utile d’une quinzaine de kilos. D’autres industriels se positionnent également sur ce segment. Citons notamment EOS Technologie avec l’Endurance 900, ou encore Thales avec le Spy’Ranger X.

Lors du salon Eurosatory, une source industrielle nous a confirmé que le programme SDTL devrait donner lieu à un « appel d’offre imminent ». L’ensemble du programme devrait se scinder en deux incréments. Dans un premier temps, le SDTL ne devrait effectivement concerner que les besoins de l’Armée de Terre et des forces spéciales. Mais un second incrément, d’ici quelques années, pourrait permettre l’acquisition de drones SDTL par l’Armée de l’Air et la Marine Nationale. En fonction des besoins émis, cet incrément pourrait aussi être l’occasion d’équiper ces drones d’armements très légers ou de petites munitions téléopérées.

Le drone Endurance 900 de EOS Technologie pourrait être un des concurrents du Capa-X sur le marché SDTL. Il est cependant possible que des contrats de production soient attribués à différents industriels. © EOS Technologies

On comprend, dès lors, la motivation de Survey Copter – et des autres industriels – de se positionner sur ce segment de marché qui intéresse également fortement l’exportation. Sans même attendre le vol inaugural du premier Capa-X, Survey Copter a déjà entreprit d’agrandir son usine de production, située à Pierrelatte. Le hangar actuel est en cours d’agrandissement pour faciliter la logistique du site industriel, tandis qu’un second hangar aménagé en usine de production doit voir le jour en 2025.

Il sera intégralement dédié à la production du Capa-X, qui demande bien plus de place que celle du drone Aliaca (SMDM), bien plus léger. Pour accompagner l’augmentation de cette capacité industrielle, Survey Copter va également devoir recruter plusieurs profils techniques. Une fois les installations prêtes, Survey Copter sera en mesure de lancer la production dès réception des premières commandes, qu’elles soient nationales ou export.

Des dispositifs pour accélérer et faciliter les acquisitions

De manière générale, pour l’ensemble du secteur drone, l’enjeu semble être aujourd’hui de produire et livrer rapidement après notification d’une commande. Et Survey Copter s’engage pleinement dans les initiatives qui vont en ce sens. D’une part, Survey Copter fait partie de la cinquantaine de dronistes ayant signé le « Pacte Drones » présenté durant Eurosatory par le Ministre des Armées. Piloté par la DGA, ce pacte drone devrait ainsi apporter « un nouveau cadre de travail collaboratif entre les acteurs du ministère des Armées et les industriels pour renforcer notre filière souveraine ».

La maquette du CAPA-X à l’échelle 1/2 était exposée sur le stand Airbus au salon Eurosatory.

Mais Survey Copter est également partie prenante d’une autre initiative, plus confidentielle, qui n’a étrangement pas été menée par la DGA mais par la DMAé, chargée habituellement de la maintenance aéronautique. Depuis le mois d’avril, Survey Copter, EOS Technologie, Delair et Thales se sont ainsi regroupés au sein d’un GME (Groupement momentané d’entreprises) qui a signé un contrat avec la DMAé. Cette dernière peut alors être sollicitée pour servir d’intermédiaire et d’interlocuteur unique pour les services étatiques qui souhaiteraient acquérir rapidement des drones de renseignement légers disponibles sur étagère. Du côté de Survey Copter, l’Aliaca est d’ores et déjà intégré dans le catalogue proposé par la DMAé. Et le Capa-X pourrait le rejoindre une fois certifié.

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