Le système de défense antiaérien VL MICA est entré en service dans l’armée de l’Air et de l’Espace, confirme la Direction générale de l’armement (DGA) à l’occasion du salon de défense Eurosatory.
Le bouclier anti-aérien français récupère de l’épaisseur. Deux systèmes VL MICA acquis l’an dernier de façon réactive ont été livrés à l’armée de l’Air et de l’Espace par la DGA, annonce la direction. Ils viennent combler le « trou » créé fin 2022 par la cession à l’Ukraine de deux systèmes Crotale NG.
Le VL MICA est déjà qualifié et en production lorsque la France le commande en avril 2023. Si l’opération a nécessité un travail d’intégration, l’acquisition d’une capacité disponible sur étagère et la prise en compte de la formation dans le calendrier auront permis de gagner un temps précieux. « Grace à une mobilisation de tous, industriels, armée de l’Air et de l’Espace et DGA, il a été possible de réceptionner les deux systèmes à peine plus d’un an plus tard », relève la DGA.
Variante terrestre d’un missile air-air MICA « bien connu de l’armée de l’Air et de l’Espace », ce système courte portée permet l’interception d’une menace en tout temps, à 360°, dans un rayon de 20 km et jusqu’à 9 km d’altitude. Conçu pour tirer les missiles MICA IR et RF, il a notamment été acquis par les forces armées omanaises et marocaines.
Polyvalent, le VL MICA « permet de traiter un grand nombre de menaces aériennes. Les avions de tous types bien évidemment, mais aussi les hélicoptères, les drones ou les missiles tactiques et de croisière », précise la DGA. Dans les rangs français, chaque système repose sur un centre de coordination tactique (Tactical Operations Center ou TOC) connecté à deux lanceurs verticaux mettant en oeuvre quatre missiles intercepteurs. Le tout est relié au radar de surveillance GM 200 produit par Thales.
Tout se passe à l’intérieur du TOC, un conteneur rassemblant l’ensemble des fonctions et à partir duquel sont opérés les lanceurs et le radar. Une console est dédiée la coordination des engagements des effecteurs, une autre relève d’un chef de section chargé d’assurer la coordination tactique et l’intégration parmi les autres niveaux de la défense aérienne.
Les principales missions du VL MICA relèvent de « la protection des points sensibles comme, par exemple, les bases militaires, la contribution à la protection d’événements particuliers, la protection des forces terrestres déployées et la protection des bases militaires projetées ». Ces deux systèmes sont ainsi arrivés à temps pour potentiellement répondre à l’enjeu d’une participation à la protection des Jeux olympiques et paralympiques de Paris.
L’acquisition de VL MICA est l’un des deux pans du programme « défense sol-air basse couche » (DSABC) lancé l’an dernier, le second relevant du renforcement de la capacité Mistral. Incrémentale, la démarche devrait se poursuivre cette année avec le lancement de l’incrément 1, un effort soutenu par les quelque 700 M€ en autorisations d’engagement inscrits en loi de finances initiale. Selon la nouvelle loi de programmation militaire, neuf systèmes seront en service d’ici fin 2030 et trois de plus à l’horizon 2035 afin de remplacer l’ensemble des Crotale NG.