
Un pilote américain effectue la visite pré-vol de son F-16. Photo US Air Force
Les Britanniques sont entrés dans la danse hier, avec des premiers tirs réalisés par une patrouille de Tornado GR4 de la Royal Air Force. Des appareils qui connaissent bien le terrain, leur premier engagement dans la région remontant à la première guerre du Golfe de 1991. Les chasseurs-bombardiers, appuyés par un ravitailleur A330MRTT, étaient partis de la base chypriote d’Akrotiri. Les deux avions étaient engagés dans une opération de reconnaissance armée dans le nord ouest de l’Irak, en soutien des forces Kurdes. « En arrivant sur zone, la patrouille a utilisé la nacelle Litening III pour identifier une arme lourde mise en œuvre par l’Etat Islamique qui prenait à partie les forces kurdes » explique un communiqué britannique. Une bombe de 250kg utilisant un kit de guidage Raytheon Paveway IV (laser et GPS) a été utilisée avec succès contre cette première cible. Par la suite, cette même patrouille a attaqué un pick up armé avec un missile MBDA Brimstone.
Pendant ce temps, l’essentiel de l’effort continue à être fourni par les Etats-Unis qui revendiquent 70% des sorties (plus de 3800 à ce jour) au-dessus de l’Irak et de la Syrie. L’effort américain se mesure encore mieux à l’aune des missions de ravitaillement (plus de 1300 à ce jour) réalisées à 95% par l’US Air Force. Parmi les 5% restant (soit 65 sorties) figure le travail de l’unique C-135FR mis en œuvre par l’armée de l’air. Ce n’est pas une nouveauté, mais l’opération Chammal en apporte une fois de plus la lancinante démonstration, le goulot d’étranglement français se situe bien au niveau des capacités en ravitaillement en vol. Les Forces Aériennes Stratégiques, avec seulement onze C-135FR et trois KC-135 (et les équipages correspondants) sont bien en peine de fournir plus d’un avion sur ce nouveau front. Sachant qu’il faut dans le même temps fournir le Sahel, assurer l’astreinte nucléaire, poursuivre les actions de formation et compter avec les avions en entretien ou en rénovation (les Boeing ravitailleurs célèbrent cette année leurs cinquante années d’utilisation opérationnelle…). Certes la France a annoncé hier le déploiement de trois Rafale supplémentaire sur la base d’Al Dhafra, mais ces appareils ne pourront être employés efficacement, 1400 kilomètres séparent Al Dhafra de Bagdad…, qu’avec le soutien logistique américain.
Autre intervenants majeurs, l’US Navy et les US Marines opèrent depuis leurs navires respectifs qui font des ronds dans l’eau dans le Golfe Persique. En attendant le Charles de Gaulle ? Le porte-avions USS George Bush qui évolue dans la région depuis le mois d’août sera bientôt relevé par l’USS Carl Vinson. Les AV-8B des Marines opèrent quant à eux depuis le navire d’assaut USS Bataan. Les navires américains présents dans la région ont également tiré 47 missiles de croisière Tomahawk, depuis le début de l’engagement offensif américain la semaine dernière. Le missile est lui aussi un habitué de la région, puisque plus de mille exemplaires ont été contre l’Irak de 1991 à nos jours ! La Navy disposerait de plus de 3000 missiles en stock. Prudente, elle aura tout de même commandé la semaine dernière 231 engins supplémentaires (environ 1M$ pièce) pour recompléter ses stocks. Chez Raytheon, fabricant du missile, on est bien content.