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En Belgique, un plan des opérations 2023 marqué par la guerre en Ukraine

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La Défense belge a présenté hier son plan des opérations pour 2023. Si son action reste marquée en Afrique et au Moyen-Orient, le conflit russo-ukrainien a rebattu certaines cartes et contribué à faire du renforcement du flanc oriental de l’Europe l’axe d’effort principal pour l’an prochain.

D’année en année, la Défense belge maintient sa volonté « de contribuer à la sécurité collective, d’être un partenaire fiable », soulignait hier le chef du département d’état-major Opérations et Entraînement (ACOS Ops &Trg), le général-major Vincent Descheemaeker, lors d’un point presse au quartier-général d’Evere. De l’Afrique centrale au États baltes, la trentaine d’opérations extérieures prévues à terre, en mer et dans les airs mobiliseront près de 600 militaires en moyenne et jusqu’à 1000 en fin d’année.

L’entraînement sur le sol national ou à l’étranger sera encore intensifié. Entre autres grands rendez-vous pour la Composante Terre, la phase 4 de l’exercice ORION en France au printemps et l’exercice Agile Apex en Jordanie, qui devrait mobiliser 500 militaires du régiment des opérations spéciales. Le pic sera atteint en juin, avec plus de 11 000 personnels à l’entraînement ou en « service intensif », soit près de la moitié du cadre actif de la Défense.

Sa présence s’est progressivement réduite sur le continent africain, mais la Défense continuera d’y mener des actions dans des cadres européens, ONU et bilatéraux. Au Sahel, « une attention particulière sera accordée à la prévention des conflits dans la sous-région sur les États côtiers du golfe de Guinée », relevait le colonel Jan Maenhoudt, chargé de la planification au sein d’ACOS Ops & Trg. Au Bénin, par exemple, la Belgique s’investit dans le projet européen DEFEND, qui prévoit un appui en équipements et en matériels au profit d’unités stationnées dans le nord du pays, et contribue en bilatéral à former des éléments de la garde nationale et des forces armées.

Les menaces extra-européennes restent dans le collimateur de la Belgique, mais c’est bien vers la défense collective de l’Europe et le soutien à l’Ukraine qu’elle orientera son effort principal en 2023. « La guerre de la Russie contre l’Ukraine constitue la plus grave menace pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies et a fait voler en éclat la paix qui régnait en Europe. Elle a renforcé la nécessité pour les partenaires de l’Alliance atlantique de veiller à ce que notre posture de dissuasion et de défense reste crédible et efficace », déclarait à ce titre la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder.

Au second semestre et pour une durée de six mois, un Combined Arms Tactical Sub-Group (CATSG, similaire au SGTIA français) belge rejoindra une nouvelle fois le Battle Group allemand installé en Lituanie dans le cadre du dispositif « enhanced Forward Presence » (eFP) de l’OTAN. Ces 250 militaires seront rejoints en décembre par un détachement de F-16 de la Composante Air chargés d’assurer, durant quatre mois, la police aérienne dans le ciel balte à partir de la base de Siauliai.

Derrière ces dispositifs actifs de longue date, « la guerre en Ukraine a, comme on le sait, conduit à l’ajustement des contributions belges au cours de l’année écoulée », rappelait le colonel Maenhoudt. Dès les premiers jours du conflit, la Défense avait engagé un CATSG au sein du bataillon fer de lance de l’OTAN projeté en Roumanie et placé sous commandement français. L’essentiel du détachement belge était relevé à l’été par des parachutistes néerlandais, entamant le cycle de rotations convenu par les deux pays.

La Belgique assurera la prochaine relève avec l’envoi en juillet 2023 d’un CATSG armé par le bataillon Libération – 5e de Ligne. Celui-ci poursuit son cycle de préparation opérationnelle et vient notamment d’achever un exercice majeur en Allemagne. Environ 240 militaires seront basés sur le camp de Cincu, dans le centre de la Roumanie. Ils y resteront en principe jusqu’en juillet 2024.

Plusieurs personnels seront par ailleurs détachés auprès du quartier-général du Commandement aérien allié (AIRCOM) de Ramstein, de la Multinational Multirole Tanker Transport Unit (MMU) d’Eindhoven et de la NATO Airborne Early Warning & Control Force de Geilenkirchen. Autant d’appuis inscrits dans le volet « enhanced Vigilance Activities » de l’OTAN et auxquels s’ajoute l’Imagery PED Centre (IPC) de la base de Florennes, chargé de traiter, exploiter et diffuser du renseignement image au profit de cette eVA.

Le soutien à l’Ukraine se manifeste enfin par l’implication de la Belgique dans la mission européenne de formation des militaires ukrainiens (EUMAM UKR). Un premier catalogue de contributions a été proposé, de la formation au combat et à l’appui-feu à la guerre des mines, la traumatologie et la médecine des opérations spéciales.

Une première réalisation concrète a été approuvée il y a peu en Conseil des ministres. Il s’agissait du dossier « EOD Spt to UKR », qui préfigure la formation durant deux semaines à Elsenborn de spécialistes ukrainiens en neutralisation d’explosifs. En parallèle aux formations, l’effort comprend l’intégration de militaires belges dans les centres de commandement installés en Pologne (CAT-C) et en Allemagne (ST-C) ainsi que par un appui en systèmes de communication.

Crédits image : Défense belge/Vincent Bordignon

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