D’ici la fin de l’année, 320 véhicules légers Lynx et camions Volvo auront été livrés aux forces armées ukrainiennes par la Défense belge, conformément aux annonces gouvernementales. Autant de flottes progressivement remplacées par des matériels de dernière génération.
Acté en mars, l’envoi de matériels roulants en Ukraine était encore en cours dans les premiers jours de l’été. Des 80 Lynx promis, seuls ceux en état de marche ont été cédés à compter du 8 avril. Le reste le sera seulement après une phase de réparation « dans le courant de l’année 2023 », pointe un document parlementaire récent.
Quant aux camions Volvo N10, une première tranche de 150 exemplaires était envoyée en Ukraine en cinq vagues, du 30 mars au 15 avril. Approuvé en mai par le gouvernement, un lot supplémentaires de 90 véhicules sera livré « dans le courant de l’année 2023 ».
Ces dons interviennent sur fond de renouvellement des parcs belges. Le Lynx cède en effet progressivement la place au véhicule de commandement et de liaison (VCL) Falcon, variante du JLTV américain acquise en 2020 auprès de l’américain Oshkosh. Les huit premiers exemplaires parmi les 322 attendus sont arrivés en Belgique avant l’été, indique le ministère de la Défense suite à une question parlementaire. Les perceptions s’accéléreront en septembre à raison d’une quarantaine de Falcon par mois et s’étaleront jusqu’à la mi-2024.
Idem pour les camions. Ceux-ci seront remplacés à terme par la version « lourde » des 879 camions Buffalo commandés en 2021 au groupe néerlandais DAF Trucks. Selon le ministère de la Défense, 150 exemplaires avaient été réceptionnés fin juin. D’autres arrivent pour atteindre la cible de 243 Buffalo 8×8 en service avant 2024.
De quoi libérer davantage de moyens pour l’Ukraine ? Si rien dans le discours des autorités belges ne permet de l’affirmer, la politique de soutien se poursuivra. « L’acquisition et/ou la livraison de matériel militaire au profit des forces militaires ukrainiennes est et reste une priorité », assurait la ministre de la Défense belge, Ludivine Dedonder, dans un document daté de fin juin. « De nouvelles livraisons sont envisagées, notamment dans le domaine de la défense antiaérienne, la fourniture de munitions et la formation », confirmait-elle par la même occasion.
Systèmes de défense sol-air, blindés, avions, hélicoptères, mais surtout des munitions de toutes sortes : « les besoins critiques de l’Ukraine sont multiples », résumait la ministre de la Défense. Des besoins auxquels la Belgique tente de répondre « en fonction de la disponibilité de ses propres stocks militaires et les possibilités de notre tissu industriel ». Régulièrement interpellée sur l’ampleur du soutien belge, la ministre rappelait par ailleurs que « l’aide à l’Ukraine n’est pas une compétition et se fait en complémentarité avec nos alliés ».
Aux potentiels nouveaux dons s’ajoutent « les formations et entraînement organisés en concertation avec nos partenaires de l’OTAN, de l’UE et de tous les pays soutenant l’Ukraine contre l’agression russe ». Plus d’un millier de soldats ukrainiens avaient été formés par des instructeurs belges à la mi-juillet, en majeure partie à l’étranger.
Côté belge, l’essentiel de l’effort repose sur la mission européenne EUMAM. Déployés en Pologne et en Allemagne, les instructeurs appuient notamment des formations organisées par la France et l’Allemagne et centrées sur l’armement, les tactiques d’infanterie, le franchissement d’obstacles, le soutien médical (Combat First Responder) et les techniques SERE (Survival, Evasion, Resistance and Escape).
Si la Belgique contribuera à la formation des futurs pilotes et techniciens ukrainiens de F-16, pas question, par contre, de rejoindre les Pays-Bas, le Danemark et la Norvège dans leur volonté de donner ce type d’avion de combat. Le volet formation se concrétisera davantage avec la signature, cette semaine à Tolède lors d’une réunion informelle des ministres de la Défense européens, d’une lettre d’intention pour la mise sur pied d’un centre de formation et d’entrainement dédié au F-16 sur le sol roumain. Une lettre signée par les Pays-Bas, la Roumanie et l’industriel concerné, Lockheed Martin, mais pas par la Belgique.
Crédits image : Adrien Muylaert/Défense belge